Annonciatrices de changements plus ou moins importants dans les pages de résultats, les annonces de mises à jour d’algorithme de Google génèrent parfois un vent de panique chez les SEO et les propriétaires de sites. Faut-il forcément s’en méfier ? La plupart des sites courent-ils un risque face aux ajustements opérés par Google ? C’est à ces questions, parmi d’autres, que nous allons tenter de répondre avec Sandrine Bertrand !

Ce qu'il faut retenir :

  • Après une annonce, il faut attendre plusieurs semaines avant de confirmer l’impact d’une mise à jour.
  • La grande majorité des mises à jour annoncées par Google concernent la lutte contre le spam.
  • Certaines typologies de sites sont plus sujettes à la volatilité des positions que d’autres, notamment les sites YMYL et les sites en lien avec l’actualité.
  • Bien qu’utiles, les sites de météo des SERPs peuvent créer des mouvements de panique irrationnels.

Google annonce une mise à jour : que faire ?

Le premier réflexe à adopter, c’est de ne surtout pas paniquer. Sandrine Bertrand nous conseille plutôt d’essayer de comprendre ce qui se cache derrière l’annonce, en évitant de toucher à quoi que ce soit. Problème : la communication de Google est souvent vague. Il faut donc apprendre à lire entre les ligne, faire preuve de patience et idéalement attendre la fin du déploiement.

« Il faut attendre entre une et deux semaines avant de confirmer qu’on s’est bien fait toucher par une update. »

D’une manière générale, si un site a été touché, il n’y a pas vraiment de doute. Mais que signifie « être touché », dans le contexte d’une mise à jour d’algorithme ? « Ce n’est pas perdre une ou deux positions, c'est perdre 80% de sa visibilité́. »

Autrement dit, les petits changements de positions que peuvent connaître un site ne veulent pas dire grand-chose. « C’est juste du mouvement. Le web, ça bouge. » En effet, les positions peuvent changer toutes les heures, en particulier sur des thématiques en lien avec l’actualité.

Sandrine nous conseille également de nous poser la question suivante lorsque l'on constate des changements : « est-ce que c’est moi qui ai perdu, ou est-ce que c’est l’autre qui a gagné ? »  Dans certains cas, c’est simplement le site concurrent qui est un peu meilleur, mais cela ne veut pas dire qu’il y a un problème pour autant.

Parfois, le site n’est pas pénalisé à proprement parler, mais Google considère que l’intention de recherche a changé. Ce qui peut avoir pour conséquence de pousser le site vers la deuxième page sur certaines requêtes.

Google vent debout contre le spam

Pour Sandrine Bertrand, la grande majorité des annonces ont un but premier : permettre à Google de communiquer officiellement pour montrer qu’ils mettent des choses en place pour lutter contre le spam. Les autres annonces peuvent se résumer à : « on améliore la qualité des résultats », ce qui revient d’une certaine manière à annoncer… lutter contre le spam ! En somme, la plupart des propriétaires de sites ont peu de raison de s’inquiéter des mises à jour déployées par Google.

« En règle générale, si tu ne fais pas n’importe quoi, tu as peu de chance de te faire impacter. Sauf sur des SERPs volatiles. Pour certains sites, c’est la norme. »

Certains sites sont toutefois plus à risque que d’autres. C’est notamment le cas des sites conçus pour se positionner rapidement en s’appuyant sur du contenu parfois peu qualitatif. Pour Sandrine, « le but est de faire vite, faire fort et de gagner de l’argent, donc tu prends des risques. » Il n’est donc pas étonnant que certains de ces sites, que Google apparente clairement à du spam, fassent les frais de mises à jour censées justement lutter contre le contenu indésirable.

Les cas particulier des sites YMYL

Les contenus YMYL (Your Money Your Life), qui concerne des sujets liés à la santé, la sécurité ou la finance, sont aussi des cas particuliers. En effet, étant donné la dimension critique de ces sujets, Google a tendance à prioriser les sites de confiance. Comme le fait remarquer Sandrine, cela peut engendrer des SERPs étranges qui mettent en avant des sites qui n’ont a priori rien à faire là.

On pense notamment aux sites affiliés à des gouvernements étrangers, jugés de confiance, mais pas toujours pertinents. En effet, sur certaines requêtes en lien avec la santé par exemple, les législations des différents pays peuvent différer, ce qui peut induire les internautes en erreur. Conséquence : Google a tendance à ajuster fréquemment son algorithme pour régler ce type d’erreurs.

Les décisions de Google sont aussi une affaire géopolitique

Pour anticiper les éventuels changements mis en place par Google, il peut également s’avérer judicieux de suivre l’actualité politique et géopolitique, notamment entre l’Europe et les USA. En effet, certaines décisions peuvent avoir des conséquences majeures, comme ce fut le cas de l’entrée en application du RGPD.

Autre exemple, mentionné par Sandrine Bertrand : le procès anti-trust auquel Google fait actuellement face va certainement avoir un impact important, qu’il est toutefois encore difficile de mesurer. Ne nous y trompons pas : une fois la décision du juge rendue, on verra à coup sûr apparaître une myriade d’articles catastrophiques sur le sort réservé à Google… qui fera de toute façon appel de la décision. Vous l’aurez compris, pour comprendre ce qu’il se passe vraiment, il faut avant tout s’en tenir à des sources fiables et rigoureuses, et qui maîtrisent les spécificités du droit américain (dans ce contexte précis).

Comment se tenir informé des mises à jour ?

Pour ne louper aucune nouvelle annonce officiel de Google, le plus sûr est de suivre les comptes de Google Search Central, Google Search Liaison, mais aussi les différents comptes de John Mueller Danny Sullivan. Des noms qui sonneront évidemment familiers aux oreilles des SEO.

Un dernier mot de Sandrine, concernant les outils de météo des SERPs. Bien que ces derniers puissent s’avérer utiles pour suivre les mouvements dans les pages de résultats, ils peuvent aussi créer des mouvements de paniques irrationnels, en raison de la volatilité générale des positions. En somme, attention à prendre du recul !