La migration d’un site est considérée par beaucoup de professionnels du référencement comme l'une des opérations les plus complexes en termes de SEO. Une nouvelle étude d'envergure menée en 2024 auprès de 892 cas de migration apporte un éclairage inédit sur les délais réels de récupération du trafic organique après une migration.

Ce qu'il faut retenir :

  • En moyenne, il faut 523 jours pour qu'un nouveau domaine retrouve le même niveau de trafic organique que l'ancien.
  • 17% des migrations n'ont pas réussi à retrouver leur niveau de trafic initial, même après 1000 jours.
  • Les délais de récupération les plus courts observés se situent entre 19 et 33 jours.
  • Le profil de backlinks joue un rôle important dans la durée de récupération.

Une étude approfondie sur la migration de sites

Cette étude menée par Search Engine Journal fait suite à une première étude réalisée en 2023 sur un panel de 171 migrations. L'objectif des auteurs était de répondre de manière factuelle à la question : « Combien de temps dure une migration SEO ? ». Pour cette nouvelle édition, le panel a été considérablement élargi grâce aux contributions de la communauté SEO via différents canaux comme Slack et X (anciennement Twitter).

La méthodologie a consisté à mesurer, par le biais d’outils tiers, le temps nécessaire pour que le nouveau domaine (domaine B) atteigne le même volume de trafic organique que l'ancien domaine (domaine A). L'étude prend en compte une grande variété de sites web, allant des plateformes de génération de leads B2B aux sites e-commerce, en passant par des blogs.

Des résultats révélateurs de la complexité du processus

L'analyse des données collectées jusqu'en octobre 2024 révèle plusieurs enseignements intéressants. Tout d’abord, le délai moyen pour qu’un site retrouve son niveau de trafic initial après une migration est de 523 jours, soit près d'un an et demi. Ce chiffre peut sembler élevé, mais il reflète la complexité réelle des migrations de sites.

Dans quelques cas exceptionnels, plusieurs sites ont néanmoins réussi leur migration en un temps record : 19, 22, 23 et 33 jours. Ces performances s'expliquent le plus souvent par une préparation minutieuse de l’opération à laquelle viennent s’ajouter des conditions de migration particulièrement favorables.

Plus préoccupant, 17% des sites n'ont jamais retrouvé leur niveau de trafic organique initial, même au-delà de 1000 jours. Ce pourcentage, bien qu'inquiétant, marque toutefois une très nette amélioration par rapport à l'étude précédente qui relevait 42 % d'échecs sur la même période. Rappelons toutefois que le nombre de cas étudiés est passé de 171 à 892 migrations de 2023 à 2024.

L'étude a également identifié 3 migrations « en cours » montrant une progression lente mais régulière, ainsi que 25 cas (2,8 %) jugés « non concluants » en raison d'une instabilité du trafic, après avoir atteint le seuil cible.

Les facteurs qui influencent la durée

De 19 à 523 jours, et parfois bien plus, pour retrouver son niveau de trafic... Qu’est-ce qui explique une telle variabilité dans les délais ? Chaque site web est unique et comporte ses propres spécificités. Si certains paramètres peuvent être maîtrisés lors de la migration, d'autres échappent au contrôle des équipes SEO.

Une technique intéressante consiste à lancer le nouveau domaine et sa structure d'URL 24 à 48 heures avant d'effectuer la migration effective (mise en place des redirections). Cette approche permet à Google de commencer à explorer et traiter les nouveaux chemins d'URL avant la bascule. Combinée à l'utilisation de l'outil de changement d’adresse disponible dans la Search Console, cette méthode peut réduire significativement le temps de transition.

Un autre facteur déterminant a été mis en lumière par Natalia Witczyk sur LinkedIn : l'importance du profil de backlinks. Selon son analyse, le délai de migration est fortement corrélé au temps qu’il faut à Google pour retraiter l'ensemble des backlinks et prendre en compte les redirections.

Ainsi, un site disposant de peu ou pas de backlinks verra généralement son trafic revenir plus rapidement à la normale. À l'inverse, un profil de liens externes important nécessitera plus de temps pour être retraité par Google, allongeant d'autant la durée de la migration.

L'analyse des données de l'étude confirme partiellement cette théorie, montrant une corrélation entre le nombre total de domaines référents et le temps de migration, même si de nombreux cas particuliers existent, probablement liés à la qualité d'exécution de la migration.

Confiez votre migration à des experts !

Face à ces délais potentiellement conséquents et aux risques d'échec non négligeables, la préparation d'une migration ne doit pas être prise à la légère. Comme le souligne l'étude, certaines agences minimisent parfois l'impact de cette opération, promettant une absence totale de perte de trafic. Une promesse rarement tenable dans la réalité ! Pire encore, mal préparée ou mal exécutée, une migration peut avoir des conséquences négatives durables sur la visibilité d’un site.

Une migration de domaine est une opération technique complexe qui nécessite une expertise pointue et une planification des plus rigoureuses. En d’autres termes : il est indispensable de confier cette opération à des professionnels expérimentés, capables non seulement d'établir une feuille de route, de mettre en œuvre les actions nécessaires au moment le plus opportun, mais aussi d'anticiper les potentiels risques et d'assurer un suivi rigoureux post-migration !