Initialement destiné à gérer les pénalités manuelles, le fichier de désaveu a-t-il tendance à être ignoré lorsqu’il est détourné de son objectif premier, comme l’indique Google ? C’est à cette question que le SEO Cyrus Shepard a tenté de répondre en s’adonnant à une petite expérimentation : une demande de désaveu massive portant sur l’ensemble des backlinks de son site !

Désaveu massif de backlinks

Cyrus Shepard s’est livré à un exercice qu’il ne conseille pas de réaliser à la maison. Et pour cause, pendant deux mois, l’expert SEO a désavoué tous les liens pointant vers le site Zyppy qu’il pouvait identifier dans la Google Search Console, sur Ahrefs et dans d’autres services. Au total, ce sont 2 700 liens issus de 1 473 domaines uniques qui ont fait les frais de cette expérimentation.

L’objectif : vérifier si Google allait ignorer (ou pas) les liens indiqués dans le fichier de désaveu, comme le laisse entendre les déclarations et la documentation officielle de la société américaine depuis des années.

Impact du désaveu massif sur le trafic

Le fait de désavouer autant de liens d’un seul coup a-t-il eu des conséquences négatives sur le trafic de Zyppy ? Eh bien, pas vraiment. Non seulement, Cyrus Shepard n’a constaté aucun impact négatif sur son trafic, mais il témoigne même d’une amélioration, qui serait simplement due à un site régulièrement mis à jour et à la prise en compte de nouveaux backlinks.

Il a tout de même noté une diminution progressive du nombre de liens dans la Search Console, passant de 2 713 liens avant l'envoi du fichier de désaveu à 135 liens au bout de quelques semaines. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais quelques semaines plus tard, la Search Console signalait de nouveau plus de 2 700 liens externes.

Un outil détourné de son utilisation

L’outil de désaveu de liens suscite régulièrement de vives réactions et des débats au sein de la communauté SEO. Certains experts lui prêtent une grande importance, tandis que d'autres doutent grandement de son efficacité, rejoignant ainsi la ligne officielle de Google qui a toujours envisagé le désaveu de liens comme une simple suggestion dont il pourrait ou non tenir compte. En plus de ces suggestions, Google peut en effet s’appuyer sur d’autres éléments, comme les canonical, les balises hreflang ou le nofollow.

Certains représentants de la firme de Mountain View, John Mueller en tête, ont pour leur part du mal à cacher leur agacement à l’égard d’un outil qui a été détourné de sa fonction initiale (à savoir regagner la confiance de Google après une pénalité manuelle ou pour l’éviter). A l’origine, l’outil de désaveu est ainsi censé pallier l’impossibilité de supprimer certains backlinks problématiques.

A plusieurs reprises, Google a laissé entendre que le fameux outil pourrait tirer sa révérence, en raison d’une surutilisation pas toujours des plus judicieuses. Il y a quelques mois, John Mueller a d’ailleurs recommandé aux propriétaires de sites et SEO d’ignorer les liens potentiellement toxiques, au lieu de passer par l’outil de désaveu.

Et la suite ?

Pour Cyrus Shepard, Google a tout simplement pris en compte son fichier de désaveu, puis a cessé de lui faire confiance, pour finalement l’ignorer. Pour continuer son expérimentation, le SEO a supprimé son fichier de désaveu pour le remplacer par une version plus légère, expurgée des liens de moindre autorité, des sites de scrapers et le spam. Pour quel résultat ? La suite dans une prochaine mise à jour…