Google a affirmé à plusieurs reprises que les liens ne faisaient plus partie des principaux signaux utilisés par le moteur pour classer les pages dans les résultats de recherche, et même qu’un nombre limité de liens était suffisant pour assurer son classement. Ce discours officiel, qui a toujours laissé sceptique nombre de professionnels, a largement été mis à mal par les récentes fuites entourant l’algorithme de la firme de Mountain View. Aujourd’hui, c’est une étude menée par Internet Marketing Ninjas qui enfonce le clou !

Bien se positionner avec peu de liens : une utopie ?

Est-il possible de se classer avec très peu de liens, autrement que sur des requêtes de longue traîne ? C’est ce qu’a tenté de vérifier Jim Boykin, CEO d’Internet Marketing Ninjas. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses conclusions sont loin de donner raison à Google qui minimise le rôle des backlinks dans le classement des sites, comme dans cette déclaration de Gary Illyes datée du 22 avril 2024 :

« Nous avons besoin de très peu de liens pour classer les pages… Au fil des ans, nous avons réduit l'importance des liens. »

Voici ce qu’il ressort de cette étude menée aux USA qui a consisté en l’analyse des 10 premiers résultats de recherche sur Google, soit 1113 sites différents, pour 200 requêtes aléatoires à vocation commerciale.

Voici les résultats de l’analyse :

Domaines référentsNombre de sitesPourcentage
Entre 0 et 5000 %
Entre 50 et 10030,3 %
Entre 100 et 1K383,4 %
Entre 1K et 10K37533,7 %
Entre 10K et 100K41136,9 %
Entre 100K et 1M23020,7 %
Plus de 1M565 %

Comme le montre clairement les chiffres :

  • 96,3 % des sites qui se positionnent dans le top 10 sur les requêtes testées ont plus de 1 000 backlinks de domaines uniques.
  • Aucun des sites positionnés dans le top 10 ne possède moins de 50 backlinks de domaines uniques.
  • Seulement 0,03 % des sites positionnés possèdent entre 50 et 100 backlinks de domaines uniques.
  • Seulement 3,4 % des sites positionnés possèdent entre 100 et 1000 backlinks de domaines uniques.
  • Il faut au moins 1000 backlinks de domaines uniques pour envisager une présence en top 10.

Quelques informations complémentaires

L'étude menée par Internet Marketing Ninjas montre également que :

  • Le site le moins bien classé dans le top 10 totalise tout de même 56 backlinks issus de domaines uniques.
  • Les liens sont importants, y compris dans les domaines les moins concurrentiels.
  • Même un classement en bas du top 10 pour les recherches locales ou spécialisées nécessite un nombre conséquent de backlinks.
  • La boutique Amazon se classe dans le top 10 sur 164 des 200 requêtes, suivie par Walmart et Bestbuy. Rappelons toutefois qu'il s'agit de recherches réalisées aux USA.

En somme, si l'on en croit cette étude, couplée aux observations des experts du secteur, les backlinks semblent avoir bien plus d'importance que ne veut l'admettre Google. Reste que tous les liens n'ont évidemment pas le même poids. Parmi les facteurs à prendre en considération, on peut notamment citer la confiance du site sur lequel est présent le lien, le texte d'ancrage, les clics générés ou encore la réputation de l'auteur à l'origine du contenu.

Qu'en disent les experts ?

Certains SEO s'interrogent toutefois sur la pertinence et la qualité de l'étude publiée par Internet Marketing Ninjas. C'est notamment le cas de Nicolas Robineau :

« Je pense qu'il est intéressant et important d'émettre certaines réserves sur l'étude. Le biais de ne prendre que les backlinks sans considérer que les requêtes testées proviennent certainement pour la très grande majorité de résultats médias ou site de marque rend complètement caduque la démonstration que cette personne a souhaité faire. Évidemment, il l'a fait pour avoir des reprises et dans un but 100% commercial avec une méthodologie qui ne permet aucune "certitude". Enfin, en France, c'est plutôt l'inverse qui se profile sur certaines requêtes commerciales : "ceinture femme" en est un exemple frappant avec 3 sites en top 10 qui ont moins de 50 Roots domain, voire encore moins que ça pour certains. »

Nicolas Robineau