Aujourd'hui, les 2/3 des SERP (et même les 3/4 sur mobile !) ne génèrent plus aucun clic, vers un résultat organique (SEO) ou une publicité Google Ads (SEA). La stratégie de « moteur de réponse » de Google est de plus en plus visible. Et ce n'est pas obligatoirement une bonne nouvelle pour le monde du SEO...
En juin 2019, une étude de Sparktoro et Jumpshot indiquait qu'une page de résultat de recherche sur deux ne générait aucun clic : soit les résultats ne répondent pas à la demande de l'internaute et il modifie alors sa requête, soit il a la réponse à sa question directement dans les résultats (Knowledge Graph, Position Zéro avec Onebox ou Featured Snippet, etc.). Bref, la stratégie de "moteur de réponse" que Google a mis en place depuis sa création.
Récemment, le même type d'étude a été menée toujours par Sparktoro, mais avec les données de Similarweb et on est désormais passé de 50% en juin 2019 à 65% sur l'année 2020 pour ces SERP sans aucun clic, soit les 2/3 (même si les données viennent de prestataires différents, n'ayant pas exactement les mêmes procédures de collecte de data, ce dont il faut tenir compte dans l'analyse). Notons que cette étude a porté sur 5 000 milliards de requêtes, ce qui représente un "échantillon" plutôt intéressant et représentatif... 😉
Les résultats de cette nouvelle étude sont donc ceux-ci : 64,82% des SERP ne génèrent aucun clic vers une autre page web, 33,59% génèrent un clic sur un lien naturel (SEO) et 1,59% seulement génèrent un clic sur lien publicitaire.
Pourcentage de SERP avec et sans clic sur Desktop et Mobile. Source de l'image : eToro
Il est également intéressant de voir la répartition Desktop / Mobile : sur desktop, le pourcentage de SERP "zéro clic" chute drastiquement à 46,48%, à l'avantage des résultats SEO :
Pourcentage de SERP avec et sans clic sur Desktop. Source de l'image : eToro
En revanche, sur mobile, plus des 3/4 des SERP (77,22%) ne génèrent aucun clic, ce qui est énorme, au détriment ici des liens publicitaires en revanche dont le taux de clic est divisé par 2 :
Pourcentage de SERP avec et sans clic sur Mobile. Source de l'image : eToro
Quand on sait que la stratégie de Google est aujourd'hui 100% mobile, on voit bien que le notion de "moteur de réponse" est au cœur de ses ambitions pour les années qui viennent et que le SEO va avoir de plus en plus de mal à se faire de la place pour générer du trafic sur les sites web qu'il gère. Même si le SEA est moins cliqué sur mobile, rien n'empêchera Google, à un moment donné, de rendre les liens Google Ads plus visibles et plus cliquables pour augmenter leur CTR. Et le tour sera joué. On parie ?
Quel crédit peut-on donner à ces chiffres? Je veux dire par là qu’ils doivent être pondérés selon le type de requête.
Je peux chercher une exploitation viticole dans le but de m’y rendre. Ses adresse et horaires d’ouverture sont affichés en haut des résultats de recherche. Je n’ai donc pas à cliquer plus loin.
En revanche, si je veux acheter à distance une caisse de vin chez ce même vigneron et me la faire livrer, je vais alors cliquer. Et plutôt deux fois qu’une car je vais comparer les prix (et parfois même des services).
Dans cette logique un site marchand ne donc pas être concerné par un 65% d’absence de clic pour aller jusqu’à lui, isn’t it?
Il est vrai que sur plusieurs sites je vois un trafic SEO stable, et ce malgré de meilleures positions, une augmentation franche des impressions et une stagnation des clics, voire un recul. Dans le détail, cette perte de clics depuis chez Google et compensée par une augmentation de trafic issu d’autres moteurs : Bing, Qwant et DuckDuck Go. Est-ce pareil pour vous ?
Merci pour cet article très intéressant. Moi-même en tant qu’internaute, je clique de moins en moins parce que les résultats proposés sont toujours les mêmes.
Prenons l’exemple de la déco, il y a toujours ces grosses chaines de distribution en premières lignes, quelle que soit la saison, les années… il y a comme une saturation pour certaines requêtes, qui fait qu’on entame une recherche par habitude et qu’on abandonne sans avoir cliqué finalement.
Seuls les réseaux sociaux nous donnent (encore) cette possibilité de découvrir d’autres univers, d’autres marques…. sans avoir les GÉANTS qui monopolisent les premières lignes de Google. Après ce n’est que mon avis 🙂
En //, quelle est l’augmentation de la somme des volumes de recherche des requêtes de l’étude ?
Très intéressant. Merci Olivier pour la mise en valeur de cette étude.
Au-delà de cette prise de conscience des « non-clics », peut-on considérer que les internautes (pour 65 % d’entre eux environ) ont eu besoin d’une simple réponse à leur requête ? En effet, pour que la réponse attendue tiennent dans une « onebox », c’est qu’elle doit être concise, tout l’inverse d’un article de 1000 ou 2000 mots à lire. Le « monde du SEO » ne devrait-il pas orienter à l’avenir une partie de sa stratégie sur la capacité à rédiger des contenus courts qui tiendraient dans un Featured Snippet par exemple. Les contenus de plus en plus longs arriveraient-ils à leur fin de vie (du moins une partie) ?
Le chiffre de 65 % de non-clics est aussi le reflet, d’après l’étude, que l’internaute ne trouve pas sa réponse. Dans ce cas, ce n’est peut-être pas l’algorithme du moteur qui serait en cause (en proposant des réponses sous forme de liens), mais peut-être l’attente du type de réponse et de sa forme (Featured Snippet, Knowledge graph) ? A force de simplifier l’accès à l’information sous la forme d’une réponse précise, l’internaute s’en serait-il satisfait et en redemanderait ?
Voilà pour les réflexions sur cette étude 🙂
Bonjour,
Intéressant, presque choquant ! ^^
Mais il est vrai qu’au regard de mon expérience de mobinaute, la moitié du temps, je ne trouve pas la réponse adéquate à ma recherche.
En dehors, d’un potentiel et vraisemblable « moteur de réponse », n’est-ce pas aussi aux sites de proposer de meilleurs articles, pages etc.?
Il serait intéressant de savoir quelles requêtes ne génèrent aucun clic.
Cela signifie aussi qu’il y a encore de quoi faire dans la création de contenu !
Si des sites proposent de meilleurs articles, Google extrait la réponse du site et l’affiche directement dans ses résultats.
Si tu es malin, dans la réponse reprise par GG, tu te fais de la pub 😉