Le navigateur Brave, lancé en 2016, vient de racheter la technologie Tailcat, un projet de moteur de recherche open source, afin de créer prochainement un concurrent à Google et Bing. Un projet fou ? Assurément. Perdu d'avance ? L'avenir le dira...
Connaissez-vous Brave ? Si on reprend la définition de cet outil par Wikipedia, il s'agit d'un "navigateur web open source qui a pour objectif de protéger la vie privée en bloquant par défaut les pisteurs et en favorisant une navigation via les pages en HTTPS avec l'extension HTTPS Everywhere. Selon son créateur, il serait 40 % plus rapide que Google Chrome sur les ordinateurs et 4 fois plus rapide sur les smartphones. Cette plus grande rapidité est due aux éléments qu'il ne charge pas (pisteurs, cookies tiers et publicité en ligne). Le navigateur est disponible sous Windows, macOS et Linux ainsi que sur iOS et Android."
Pour information, Brave a été créé en 2016 par l'américain Brendan Eich, également co-fondateur de Mozilla Firefox et créateur du JavaScript. Pas n'importe qui, donc.
Mais si on vous en parle aujourd'hui, c'est d'abord et avant tout parce que Brave a comme ambition de créer son propre moteur de recherche. En effet, pour l'instant, l'outil propose par défaut Qwant en France pour les recherches Web et dans ses paramètres le choix avec 5 autres moteurs : Google, DuckDuckGo, Bing, Startpage et Ecosia.
Menu de paramétrage du moteur de recherche utilisé sur le navigateur Brave. Source de l'image : Abondance
Mais Brave a racheté dernièrement Tailcat, un projet de moteur de recherche open source jusqu'alors développé par Cliqz, afin de créer Brave Search, un moteur de recherche ayant pour ambition de concurrencer Google et Bing sur desktop et mobile, le tout en étant respectueux de vos données personnelles et sans traçage de vos recherches.
Page d'accueil du projet Brave Search. Source de l'image : Abondance
Comme l'indique Brave sur son site, "sous le capot, presque tous les moteurs de recherche actuels sont soit construits par des entreprises High-tech, soit reposent sur les résultats de ces entreprises. En revanche, le moteur de recherche Tailcat est construit sur un index complètement indépendant, capable de fournir la qualité que les gens attendent, mais sans compromettre leur vie privée. Tailcat ne collecte pas d'adresses IP ni n'utilise d'informations permettant d'identifier une personne pour améliorer les résultats de recherche".
A priori, aucune date n'a été indiquée pour le lancement de ce nouveau moteur de recherche, totalement indépendant des acteurs actuels du domaine. Alors, une troisième technologie de recherche va-t-elle venir compléter celles de Google et Bing dans les mois qui viennent ? On mesure l'étendue quasi infinie de la tâche qui attend les développeurs de ce projet et on espère que ce nouvel outil ne viendra pas compléter l'énorme et bien rempli cimetière des éléphants du Web et de ses moteurs de recherche depuis une trentaine d'année. Lancer un moteur de recherche en partant de zéro en 2021 peut sembler être un pari fou, perdu d'avance. Mais pourquoi ne pas y croire, après tout ? L'avenir nous dira de toutes façons ce qu'il en est.
Si le projet vous intéresse, vous pouvez laisser votre adresse mail pour recevoir des informations et une invitation à tester le nouveau moteur lorsqu'il sera disponible.
« Mais Brave a racheté dernièrement Tailcat, un projet de moteur de recherche open source jusqu’alors développé par Cliqz »
Du coup, on a une idée ce qu’il va advenir de Cliqz.
Brave a-t-il racheté juste la division moteur de recherche?
La portion navigateur web, elle, que va-t-elle devenir?
Certes, c’est de l’open source (et donc les risques inhérents à une perte de souveraineté numérique) mais cela reste une boite américaine (Brave) qui rachète une boite européenne (Cliqz est Allemand).
Quand aura-t-on une vraie politique technologique, visant à protéger nos innovations Européennes (Qwant, Cliqz) des $ américains?