Plusieurs personnes, et non des moindres, ont annoncé ces derniers jours leur départ de la société Qwant, fragilisant encore un peu plus la pérennité de l'entreprise. Aucun nom n'a pour l'instant été annoncé pour les remplacer...
2019 fut une "annus horribilis" pour Qwant et il semblerait que 2020 ne démarre pas non plus sous les meilleurs auspices... En effet, les annonces de départ (plus ou moins contraints) se sont succédées depuis quelques jours. Après Eric Léandri, débarqué au mois de janvier dernier, c'est Tristan Nitot, VP Advocacy puis Directeur Général par intérim de septembre 2019 à fin décembre 2019 au sein du moteur de recherche, qui a annoncé son départ sur son blog. Il y explique qu'il a préféré partir car "le cœur n’y était plus. La direction, les actionnaires et moi -même avons donc décidé ces dernières semaines que je partirais." Chose faite le 4 mars dernier.
Dans la foulée, c'est Marie Juyaux, directrice générale adjointe, qui quittait le navire, de façon assez logique puisqu'elle était une proche d'Éric Léandri.
Si on ajoute à cela le départ de Sylvain Peyronnet (qui avait énormément travaillé sur le moteur d'images), effectif à la fin de cette semaine, on se rend compte à quel point l'entreprise se "déplume" jour après jour.
Aucune information n'a semble-t-il été fournie sur les personnes remplaçant les partants, si ce n'est qu'une vague d'embauches semble prévue (les promotions internes n'étant donc a priori pas envisagées). Mais on peut se poser la question de la capacité d'attraction de Qwant à l'heure actuelle, au vu de l'image qui semble s'être fortement dégradée depuis quelques mois et de la tonne de problèmes qui s'est abattue sur le société, finalement depuis sa création ?
Il est en tout cas clair que la tâche du nouveau Président Jean-Claude Ghinozzi, fraîchement nommé, ne sera pas simple dans les mois qui viennent…
Page d'accueil du moteur de recherche Qwant. Source : Abondance
Donc en résumé, Qwant utilise la technologie Bing, Qwant sous traite ses requêtes à Bing, Qwant est hébergé chez Bing. Changer les dirigeants est inutile, il est temps d’arrêter les frais, non ? En parlant de ça, il serait intéressant de se pencher sur l’aspect financier, pour comprendre comment une entreprise avec d’aussi mauvais résultats depuis sa création, à pu continuer de lever autant d’argent.
On peut (encore) être étonné par le pessimisme autour du projet Qwant. Sa mission est de créer un moteur de recherche européen dont tout le monde sait à quel point c’est difficile (mais si indispensable). Si on reprend les exemples américains, des start-ups comme Google à ses débuts, ont bénéficié à certaines époques de milliards de dollars d’investissements issus d’un écosystème financier unique au monde. Reprocher à Qwant qui n’a pas eu le centième de tout cela de ne pas arriver à un franc succès avec si peu de moyens pourrait s’apparenter à la mauvaise foi si on considère tout ce contexte. Rappelons donc que les USA font depuis 30 ans des investissements colossaux pour « préempter » complètement les marchés technologiques et empêcher qui que ce soit d’y venir après eux. Casser cette logique nécessiterait soit d’interdire ces monopoles américains en Europe, soit de réagir en réclamant plus de moyens pour nos challengers européens. Les GAFAM ont grandi à coups de milliards d’investissements, c’est donc maintenant la méthode obligatoire pour une réussite massive sur leurs créneaux. Il n’est qu’à voir Uber, Tesla, autant de sociétés qui s’abreuvent d’injections financières gigantesques avant d’arriver à être rentables. Qwant a si peu de moyens qu’ils n’en sont pas à créer un OS téléphone concurrent d’Android, ce qui très vite apparaîtra indispensable à leur panoplie d’outils… Transformons Qwant en Airbus de la data européen, donnons lui 20 milliards, mettons y nos meilleurs experts et voyons ce que cela donnera… Dans les avions cela a très bien marché. Les chinois n’ont pas la même timidité que nous pour sauvegarder leur souveraineté… Mais ceci étant, merci à Abondance d’accueillir des débats autour de ces thématiques !
Bonjour. Je ne peux que vous engager à relire l’histoire de Google. Elle est très différente de ce que vous indiquez dans votre mail. Cdt
Qwant est un bon moteur de recherche, aux requêtes peut-être moins pertinentes que Google mais assurant beaucoup plus de sécurité aux internautes. Pas de traceur.
Ce ne sont pas les seuls. Il y a également eu des départs suite au désastre de Qwant mail (au moins deux départs a ma connaissance). Les équipes de Qwant Research a Paris de vident également, d’une trentaine, ils sont passés a une vingtaine. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose pour Qwant, il faut recentrer les équipes sur les points importants du moteur.
Sur le plan de la techno, j’ai testé Qwant sur 600 requêtes populaires, 30 000 résultats, 800.000 liens entres le 03 Février et ce Lundi 9 Mars…
Et je trouve jusqu’à 74% de liens périmés en erreurs sur certaines requetes, et la majorité des résultats ont été mis à jour l’été dernier, entres les mois de Juin et Septembre (durant l’audit de la DINUM), pendant les dates des audits de l’état, ont trouve de très rare requetes avec un lien d’Octobre ou Novembre, mais depuis, plus de mise à jour entre Décembre et Mars 2020.
« itinéraire michelin », « time2watch », « colissimo suivi », « cuisine ikea », resultat loto », « billet réduction », « futura science », « oui sncf » etc … avec des résultats aux liens périmés (plus de serveur, erreur 404 …), gagner des parts de marché sur mobile avec un index dans cet état sans l’avoir mis à jour pour la circonstance, ont se demande ou vont les millions d’argent public?
Des comptes non validés de 2018 (non publiés tjrs en 2020), ont s’inquiète que comptablement, cette boite pourrait être déjà en situation de faillite depuis son exercice 2018… J’ai adréssé à nouveau aux parlementaires un rapport sur mes expertises, je vais faire grâce à Abondance de mettre le lien ici mais dispo sur le compte twitter annuaire_fr .
Attaquer frontalement Google c’est déjà une erreur (https://www.reacteur.com/2014/11/marc-longo-il-est-aujourdhui-impossible-de-creer-un-moteur-de-recherche-capable-de-concurrencer-google-de-facon-frontale.html ), sur l’international c’est encore plus déraisonnable, et sans serieux dans la gestion techno, c’est totalement impossible.
N’oubliez pas que Qwant est désormais proposé depuis le début du mois sur les mobiles Android et gagne des parts de marché vs l’année dernière, l’histoire n’est pas horrible, et beaucoup de moteurs aimeraient réussir à gagner des parts de marché !
Je reste convaincu que Qwant réussira à boucler une année de gains de parts de marché, difficile de connaitre la proportion, mais elle a 1 potentiel de développement certain en 2020.
Il reste à réussir à se refinancer, l’entreprise perdant 1 million / mois, ce qui est logique pour une start-up (Airbnb, Blablacar, … perdent aussi, par ex).
Pour le moment, Qwant n’a pas gagné de parts de marché depuis l’année dernière (ils sont toujours autour de 0,7 à 0,8% en France : https://gs.statcounter.com/search-engine-market-share/all/france) mais effectivement, difficile de prédire l’avenir sur ce point. On verra bien comment tout cela se goupille…
Merci pour cet article Olivier.
C’est un peu dommage la tournure que prend Qwant. Faire un peu de concurrence à Google ne ferait pas de mal.
Même si Qwant n’aura jamais réussi à faire frétiller le géant. Manquerait plus que Yahoo ou Bing se réveillent 🙂