Le moteur de recherche Qwant a aujourd'hui 6 ans mais les chiffres ne jouent pas en sa faveur, tardant à décoller au niveau de ses parts de marché dans l'Hexagone et encore plus en Europe. Il est de plus la cible, depuis quelques semaines, d'un tir groupé de la part de la presse française sur plusieurs points sensibles pour lesquels la société se retrouve en première ligne. Il me semblait alors important et intéressant de faire un point le plus objectif et lucide possible sur l'histoire et l'avenir de Qwant, avec le recul nécessaire à la réflexion. Le voici...
En février 2013 était officiellement lancé le moteur de recherche Qwant, annoncé dans la presse comme un "Google killer 100% français", une image qui n'était d'ailleurs pas obligatoirement celle que voulait donner l'entreprise au départ. Et ce lancement, il faut bien le dire, fut plus ou moins réussi et m'avait quelque peu laissé sur ma faim à l'époque, sentiment partagé par beaucoup de personnes dans la communauté du SEO et du "Search" en France. Mais j'y reviendrai plus tard… Cela ne m'a bien sûr pas empêché de suivre l'évolution de ce moteur, mois après mois…
Qu'en est-il 6 ans plus tard ? J'ai écrit récemment un article sur la problématique de la mesure (et comparaison) des parts de marché des moteurs de recherche, un sujet assez complexe il est vrai, mais d'une façon générale, il ressortait de cette analyse qu'on pouvait estimer comme fiable un chiffre de parts de marché oscillant entre 0,5% et 1% pour Qwant en France. Et un chiffre tendant quasiment vers zéro pour les autres pays européens.
Ce type de statistique (moins de un pour cent du marché du Search dans l'Hexagone) serait ressentie par n'importe quel observateur comme un échec, surtout après une durée de vie aussi longue (à l'échelle de l'Internet) de l'outil. Certains s'étonneraient même de voir ce moteur encore vivant, alors que d'autres auraient à sa place depuis longtemps fondu les plombs et rejoint le cimetière des éléphants déjà bien garni des moteurs de recherche de la planète, morts dans l'exercice de leurs fonctions.
Il me semblait donc intéressant d'écrire un article sur ce moteur, non pas pour tirer sur l'ambulance (ce que bien d'autres font dans les grandes largeurs depuis quelques mois dans la presse spécialisée, mais mon idée n'est pas ici de juger quoi ou qui que ce soit), mais plutôt pour essayer d'apporter un éclairage objectif et lucide, avec le plus de recul possible, moi qui navigue dans le petit milieu des moteurs de recherche depuis le début des années 90 et qui ai vu passer tant de projets, plus ou moins bien ficelés, plus ou moins pérennes. Le but, dans cet article, est avant tout de donner mon avis sur ce moteur en tant qu'observateur passionné du "search" depuis tant d'années.
Je vais donc, dans les paragraphes qui viennent, essayer de donner ma vision, sans animosité, sans haine ni emportement exagéré, mais avec une objectivité que j'espère la plus claire possible.
Une nécessité d'alternative ?
Qwant répond en premier lieu à une nécessité d'alternative dans un domaine où la situation est clairement hégémonique : en France, Google thésaurise de 92% à 95% des recherches sur le Web. La situation est la même quasiment partout dans le monde, et même aux Etats-Unis (si, si…), sauf dans quelques (très peu de) pays : République Tchèque (Seznam), Russie (Yandex), Corée du sud (Naver) et Chine (Baidu), même si ce dernier pays reste très spécifique, de par sa volonté politique d'être un grand intranet. En dehors de ces quelques contrées, le seul concurrent valable au niveau mondial reste Bing, le moteur de recherche de Microsoft qui draine, bon an mal an, entre 3 et 8% de trafic "moteur" sur les sites web, à travers son propre site et ses partenariats (Yahoo!, Ecosia, Lilo, etc.). C'est certes faible, mais loin d'être totalement négligeable. Et Bing est loin d'être un mauvais moteur de recherche. On peut même dire qu'il s'améliore chaque année un peu plus. Mais, à mon avis, son principal problème est de trop vouloir clôner Google, dans son algorithme comme pour son interface utilisateur. On peut comprendre la démarche, mais, selon moi, elle n'aide pas à gagner de nouveaux aficionados, étant plutôt vouée à ne pas voir trop d'internautes partir chez le voisin de Mountain View et donc à ne pas changer leurs habitudes.
Ceci dit, Bing constitue une réelle et claire alternative à Google, sans aucun doute. Y a-t-il de la place pour un troisième acteur ? A mon avis oui, mais ma conviction a toujours été que cela n'était possible qu'au sein d'un pays unique, pas d'un continent. Et encore plus au niveau de l'Europe, où on retrouve tant de pays, de cultures, d'histoires, de langues, d'antagonismes différents. Vouloir faire un moteur européen avant de créer un moteur français a été, à mon avis, l'une des erreurs de jeunesse de Qwant. Certains se souviennent peut-être du lunaire Quaero en 2005, énorme fiasco (en termes de "search" en tout cas) qui m'a toujours donné l'impression d'un projet né d'un dîner un peu trop arrosé entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder. Bref, un moteur de recherche européen a toujours été pour moi une idée certes intéressante en soi, mais quasi irréalisable dans les faits… Les statistiques actuelles de Qwant le démontrent bien, d'ailleurs.
En revanche, il existe des possibilités, à mon avis, pour un podium national avec certes un leader, mais également deux outsiders qui tiennent la route et des parts de marché oscillant entre 5 et 10%. C'est tout à fait jouable. Difficile, mais jouable. Exalead aurait pu en faire partie, à une certaine époque, mais ses actionnaires en ont (hélas) décidé autrement. Idem pour KE, la technologie "moteur" d'Orange (Voilà, Lemoteur), qui aurait véritablement pu creuser son trou. Mais sans réels budgets, il était difficile de subsister et certains décisionnaires l'ont finalement tué en 2017. Dommage… Ayons également une petite pensée pour Dir.com, qui m'a laissé d'excellents souvenirs tant pour la qualité du moteur que la sympathie de ses concepteurs, hélas pas soutenus par leur maison-mère, Free. Et ajoutons, pour être complet dans l'historique des technologies "made in France", Lokace - mais cet outil, pionnier du domaine (1994) a eu dès le départ quelques soucis avec la pertinence de ses résultats - et d'autres outils plus expérimentaux comme Xaphir et quelques autres.
Bref, à l'heure actuelle, seul Bing représente en France et dans les chiffres une véritable alternative à Google. Mais il y a certainement de la place pour un troisième acteur. Reste à savoir qui, de Qwant, Lilo, Ecosia ou DuckDuckGo, entre autres, remportera la mise. Pour l'instant, nul ne le sait…
La volonté de respecter les données personnelles des utilisateurs
Qwant a clairement indiqué qu'un de ses buts était d'être un moteur "propre", respectueux de ses utilisateurs, en ne les traçant pas et en ne stockant pas les données personnelles de ses visiteurs. Il n'y a absolument aucun doute à avoir sur ces convictions. Elles sont tout à fait respectables et doivent être respectées, dans un monde où on se fait déshabiller (numériquement) à chaque coin de rue (digitale).
La question que l'on doit se poser est en revanche celle-ci : est-ce que cette motivation est suffisante pour l'internaute lambda lorsqu'il choisit son moteur de recherche, pour le faire changer de crémerie et modifier ses habitudes, passant de Google à un autre outil ? À qualité de résultats égale, peut-être que c'est possible pour une petite partie des utilisateurs du Web. Mais j'ai bien peur que cette frange d'internautes soit très faible en nombre. Encore une fois, on peut le regretter, mais le constat semble clair. Et si la qualité du moteur est inférieure à ce qu'on avait l'habitude de voir, le risque d'"absence de switch" est largement plus fort.
Mais clairement, il faut bien avouer que l'immense majorité des internautes français se fiche bien du fait que le moteur de recherche qu'il utilise lui "pique" ses données personnelles, à partir du moment où la réponse fournie est de qualité. D'ailleurs, n'utilisons-nous pas une carte bancaire et un smartphone au quotidien, alors que l'un et l'autre sont des gouffres d'absorption des nos informations les plus intimes ?
Bref, baser une stratégie d'expansion d'un moteur sur le fait qu'il garantit votre vie privé me semble, dans les faits (mais pas dans les convictions), très complexe. On peut le regretter amèrement, ce qui serait parfaitement compréhensible, mais le constat me semble pourtant évident.
La lutte contre l'expansionisme américain
On entend également souvent dire que Qwant représente une chance de lutter contre les GAFAM en gardant une volonté de résister encore et toujours à l'envahisseur, comme le "petit village breton que nous connaissons bien". Pour certains, c'est même une idée fixe (hum). En l'état, c'est effectivement une bonne chose mais, là aussi, est-ce suffisant pour bâtir une stratégie pérenne dans le temps ? Certains se sont d'ailleurs un peu irrité, à raison selon moi, du côté "Calimero" de la communication de Qwant contre le méchant ogre Google. Beaucoup d'énergie qui aurait peut-être dû être réinvestie dans la volonté de créer avant tout un bon moteur de recherche puisque, de façon évidente, tout doit passer par là : bosser et être bon, voire meilleur, avant de se plaindre des autres. Nous y reviendrons.
Dans ce cadre, le récent accord entre Qwant et Microsoft, autre ogre américain, semble avoir fait du mal en termes d'images au moteur français, même si ce partenariat peut se comprendre en termes techniques. Mais l'image a été clairement brouillée à cette occasion au travers d'une communication maladroite. Ah, la communication... J'y reviendrai…
Une nouvelle interface utilisateur
Pourtant, Qwant n'a pas fait, à mon sens, la même erreur que Bing et propose une interface utilisateur différente de celle du moteur leader. On peut aimer ou ne pas aimer la façon dont les résultats de recherche sont affichés, il n'empêche qu'il existe vraiment une "patte Qwant", qu'elle est intéressante et qu'elle doit être soutenue pour se démarquer de la concurrence sans trop changer des habitudes ancrées par des décennies d'utilisation de type "formulaire de recherche et 10 liens bleus de réponse". On ne se rend certainement pas compte de la difficulté qu'il y a à changer les habitudes des utilisateurs en termes de "search". Qwant tente des choses à ce niveau depuis le début et c'est réellement à porter à son crédit.
Une dispersion de services
Qwant a en revanche, et cela reste mon avis, perdu énormément d'énergie à vouloir créer des tas de services (j'en ai d'ailleurs découvert encore quelques-uns en écrivant cet article), déjà en ligne ou encore à l'état de projet : Qwant Junior, Qwant Music, Qwant Causes, Qwant Maps, Qwant School, Qwant Images, Qwant Mail, Qwant Pay, Qwant Home, Qwant Masq, pour ne citer que les principaux. On n'arrive plus trop à suivre, en fait… Là encore, n'aurait-il pas été plus opportun de se concentrer à faire avant tout un excellent moteur de recherche Web avant de se diversifier ? Après tout, si le moteur de recherche standard de Google a été créé en 1998, Google Images n'est arrivé qu'en 2000 et Google Actualités en 2002. Les premières années ont été entièrement dévouées au moteur web et les forces vives de l'entreprise se sont données corps et âme à ce projet . Les regards n'ont commencé à se tourner vers d'autres fonctionnalités que lorsque le moteur Web a été considéré comme d'assez bonne qualité.
Qwant ne paye-t-il pas sa volonté de se disperser, avec une structure obligatoirement limitée, avant d'avoir assis la qualité de son moteur web et des résultats proposés ? C'est possible…
Des soucis techniques
On a beaucoup parlé, et ce depuis le début, des problèmes techniques de Qwant, de son index plus ou moins issu de Bing, de diverses pannes techniques, etc. Mais, en même temps, Google lui-même connait des pannes parfois lourdes de conséquences et l'année 2019 a été par exemple parsemée de nombreux problèmes d'indexation. Encore une fois, si le moteur est bon, ses utilisateurs lui pardonneront sans problèmes quelques soucis techniques si ces derniers n'arrivent pas trop souvent. Les problèmes de "tuyaux" sont pour moi assez secondaires quand on connait la complexité à créer un moteur de recherche pertinent, rapide et efficace. Ce que veut l'internaute, ce sont avant tout des réponses à ses intentions de recherche. La "plomberie", ce n'est pas son truc…
Le véritable problème : une communication "hors sol" depuis le départ
Tous les points listés ci-dessus ont eu leur poids dans l'histoire de Qwant à différents degrés, c'est certain. On peut avoir son opinion en bien ou en mal à leur sujet, c'est normal et humain.
Ceci dit, pour moi, la véritable épine dans le pied de Qwant a été - et ce depuis le début - sa communication qui est partie la plupart du temps dans tous les sens : annonces non suivies de réalisations (on se souvient des Qwant Webmaster Tools fièrement annoncés en 2014 et qu'on attend encore, mais ce n'est qu'un exemple), discours anti-Google parfois forcené, dérapant même à l'occasion vers une théorie du complot assez délirante, allégations peu claires sur les solutions technologiques dont il disposait, ce qui en a exaspéré plus d'un, opacité des résultats financiers sur lesquels d'énormes doutes subsistent encore, alliances parfois contre-nature, etc. Tout cela a finalement tissé une image de marque parfois détestable que la grande volonté de certains de vouloir encourager un outil typiquement français n'a pas toujours surpassé.
D'ailleurs, si on en croit plusieurs articles récemment parus dans la presse française, il semblerait que la communication interne au sein de l'entreprise ait également connu depuis le départ bon nombre de soubresauts. Coïncidence ?
On pourrait également parler des différents partenariats auprès de l'administration et d'autres grands groupes pour qu'ils installent Qwant comme moteur de recherche par défaut sur leurs ordinateurs : si ces actions étaient en soi intéressantes, voire logiques, on peut également penser que ce n'est pas en obligeant des employés à utiliser un moteur qu'on va forger une image de marque positive et ouverte d'un site web et qu'on va faire de son projet un véritable succès (d'ailleurs, combien parmi ces employés sont-ils retournés sur Google dans la foulée ?). Et en faire un axe stratégique de la communication autour du moteur était pour moi au mieux une maladresse, au pire une erreur.
Bref, depuis les premières années (on se souvient de l'"oubli" au lancement sur le fait que le moteur utilisait la technologie de Bing, information finalement rattrapée en catastrophe peu après devant le tollé que ces révélations avaient suscitées), Qwant traîne comme un boulet une communication très souvent catastrophique et une image peu claire, voire réellement obscure, qui en a été la conséquence directe. Ce sera peut-être le plus gros chantier à court et moyen terme pour le moteur que de repartir sur des bases saines à ce niveau…
Conclusion : et maintenant ?
Le fait est que, aujourd'hui, fin 2019, Qwant n'arrive pas à décoller dans le landerneau des moteurs de recherche en France. Pourtant :
- Il y a de la place pour un troisième acteur dans le "search" en France après Google et Bing, mais cela signifie qu'il faut certainement revoir la stratégie européenne de Qwant pour la tourner avant tout vers l'Hexagone. Dans un premier temps, en tout cas.
- Qwant a une réelle volonté de faire les choses différemment des autres mais il il doit, à mon avis, beaucoup plus mettre l'accent sur la quête d'une expérience utilisateur nouvelle et innovante, plutôt que sur les garanties autour de la vie privée qui sont certes louables (et indispensables dans l'esprit) mais pas assez différenciatrices dans les faits. Et arrêter les discours anti-Google parfois assez irrationnels, voire contre-productifs.
- Toutes les forces vives de l'entreprise - et elles existent - devraient se focaliser sur le fait de créer avant tout un vrai bon moteur de recherche parce que, quoi qu'en pense, tout commence toujours par ça dans le "search". La diversification autour d'autres outils sera toujours intéressante plus tard, et sera un corollaire évident du succès. Mais Qwant se doit d'être avant tout un bon et innovant moteur de recherche qui, "en plus" garantit votre vie privée. Mais il ne faut pas inverser le poids des différents messages diffusés.
- Avant tout, Qwant se doit dorénavant de redorer son blason et son image, abimés par une communication malheureuse depuis le départ. Une bonne dose de remise en question sera certainement nécessaire en interne pour rebâtir une politique de com' qui tienne la route et donne l'image d'une entreprise fiable, transparente et innovante.
Il ne s'agit pas ici de critiquer de façon systématique une entreprise qui se bat depuis 6 ans pour exister. On sait que si la critique est facile, l'art est difficile. Et créer un bon moteur de recherche sur le Web en 2019 est réellement un art tout ce qu'il y a de plus complexe…
Mais Qwant ne pourra certainement pas faire l'économie d'une profonde remise en question, en commençant par celle de son fonctionnement interne, qui semble être la cause de bien des maux, et ce depuis le début.
Les nouvelles nominations à la tête de la société permettront-elles cette nécessaire remise en cause et un indispensable regain d'humilité pour redémarrer d'un bon pied et, enfin connaître le succès que mérite certainement ce projet ? Il faut l'espérer, car l'entreprise possède en son sein de nombreuses personnes de qualité qui devraient être dignes de voir leurs efforts récompensés (mais ont-elles pu s'exprimer à leur juste valeur jusqu'à maintenant ?). Espérons donc que les équipes de Qwant tiendront compte à l'avenir des erreurs du passé… C'est en tout cas tout le mal qu'on peut leur souhaiter car sinon, l'hiver pourrait hélas arriver plus tôt que prévu…
Olivier Andrieu, éditeur du site Abondance.
Bonjour
Perso, c’est la mise en page de Qwant qui m’a rebuté.
Les résultats ne sont pas clairement affichées, il y a des coupures censés séparés des résultats ?? La place en largeur est mal exploité . Les résultats n’ont pas assez de lisibilité .
Aussi, quand vous cliquez pour tapez les mots clefs, la page se réorganise et saute.
Très déplaisant et parfaitement inutile. On commence à taper et la barre de recherche se déplace vers le haut d’un coup.
A quoi cela sert ? Même Bing ne fait pas des trucs comme cela.
Les réponses aux requêtes en elles même sont loin d’être transcendantes
Il semble qu’aujourd’hui la présentation des résultats est un peu plus normale.
Certains disent qu’il ne faut pas ressembler à Google.
Mais Google depuis des années fait tout pour que sa page soit rapidement lisible, efficace et qu’on puisse l’agrandir sans que cela mette le boxon dans la page. Le choix des couleurs , des accentuations etc
Donc Google a bien fait les choses.
Et bien, quand c’est bien, si on n’imite pas , on fera moins bien.
Là il ne s’agit pas de faire de l’originalité inutile, il faut que l’utilisateur s’y retrouve.
Donc même avant les résultats et tout, c’est l’apparence qui fera que des gens restent sur un moteur.
Sinon quelqu’un ici a cité Dassault pour aider la recherche française. Dassault et son Exalead qui est le truc , on ne peut même pas le qualifier de moteur de recherche puisqu’il répond n’importe quoi, donc le truc le plus pourri et cela dure depuis 10 ans sans aucune amélioration ? Et c’est proposé par un des grands groupes industriels français (je n’aime pas les fabricants-vendeurs d’armes).
Personnellement j’utilise Duck duck go qui a l’avantage d’être anonyme
J’ajouterai que QWANT est un outils de censure encore plus élaboré que Google. L’état Français peut demander de désindexer n’importe quel contenu, du coup j’invite tout le monde à ne surtout pas utiliser ce type de service
Je trouve dommage que QWANT ne tente pas d’exploiter le potentiel des extensions de type « .marque » pour proposer une alternative de recherche différente que celle de Bing et Google. En tant qu’utilisateur, je ne trouve rien de nouveau, ni d’attrayant, dans la recherche proposée par Qwant qui ressemble en tout et pour tout à ce que propose Google; de même pour « Qwant Maps »: c’est exactement la même chose. Qwant est déjà une marque reconnue sur laquelle il faut continuer de capitaliser mais avec de l’innovation pure et non de la copie de ce qui existe déjà.
D’un petit village breton (non loin de Landerneau) !!!!.
Je pense que la grosse erreur de Qwant a été de copier le moteur de Google pour essayer de contrer ce dernier au lieu de créer un moteur de recherche révolutionnaire d’avant-garde qui reste à définir. Et pour cela il faut de la volonté et un soutien financier sans faille.
Quid du moteur Voilà d’Orange qui existait avant le moteur de Google, Quid du Minitel qui existait avant le Web. Par manque de volonté de certains responsables et de soutien financier ces outils d’avant-garde à leur époque ont tous fait un flop.
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A ce jour les résultats de Google favorise des entités comme Wikipedia (site financé par Google). Exemple fragrant : certaines données affichées en première position dans son moteur de recherches sont moins pertinentes que celles contenues dans certains sites perso qui se trouvent relégués.
Voici donc Google qui gère un moteur de recherche et des données qui lui sont propres. Il lui est donc facile de modifier à tout moment son moteur de recherche pour favoriser Wikipedia et pour contrer la concurrence. Le danger pour moi est là !
A ma connaissance Qwant ne se trouve pas dans cette situation (Qwant n’étant qu’un simple moteur de recherche).
Merci Olivier pour cet excellent article.
A la lecture de ton idée fixe, je me gausse ini-mitablement.
Merci pour cet article, super intéressant et d’accord sur de nombreux points, notamment de commencer par communiquer sur la région FR.
En tant qu’utilisateur de la variante lite de Qwant je ne mitigerai le besoin de créer une UX différente de google. Je m’explique. Le pb de l’UI principale de Qwant est bien le fait de proposer trop de services en simultané, ce qui crée un bruit ambiant que l’utilisateur ne souhaite pas revivre (la recherche est une étape pas un refuge). Les visiteurs y passent donc pour de la recherche basique avant tout et ne peuvent pas cumuler la charge cognitive d’à la fois lire et comprendre les recherches et d’utiliser les les shoppings, social, etc. Par conséquent, je dirai qu’il faut focaliser sur la recherche « brut » accompagnée par la carto (qui constitue une forte valeur ajoutée) et surtout d’améliorer la qualité des résultats (ce qui au final est le coeur du pb de Qwant).
Après, je ne sais pour vous, mais, sur la durée, je reviens avec plaisir utiliser https://lite.qwant.com/ mais pas sur https://qwant.com/.
Article très intéressant. J’ai mis Qwant en moteur de recherche par défaut dans mon Chrome par « militantisme » et « chauvinisme », je suis de temps en temps obligé de faire une 2ème recherche via Google pour une recherche d’image ou business. Et effectivement parfois, je me demande pourquoi s’entêter avec un autre moteur que Google vu que Google marche si bien pour l’utilisateur…
Arffff, Chrome? Ce navigateur envoie la totalité des recherches faites ailleurs (Lilo, écossa , qwant, DuckDuckGo, Bing…) en parralelle a Google,j’espère que ce n’est pas pour une question d’anonymat que vous utilisez Qwant sur Chrome?
Tout ce qu’il y a dans la barre de navigation de Chrome est envoyé en pareille a Google, si ily en a qui ne le savent pas encore !
EXP : https://www.bing.com/search?q=mes+recherches+sur+bing+sont+envoyées+a+Google&go=Envoyer&qs=n , Google capte tout sur Chrome.
Merci pour votre article qui est très bien documenté et qui explique bien les forces et les limites de Qwant. J’y ajouterai que le besoin d’un acteur alternatif à Google européen n’est pas seulement une question de choix mais aussi de souveraineté numérique dans un monde où la guerre technologique. Je développe ce point dans mon article consacré au sujet.
Et une alliance Qwant / Ecosia?
https://www.etonnante-epoque.fr/qwant-ecosia-lemergence-dun-moteur-de-recherche-alternatif-est-elle-possible/
Qwant pouvait-il avoir une autre stratégie de développement ? Pas sûr ! Un autre comportement ? C’est certain !
Comment une PME, qui s’engage en 2013 sur le marché du search avec 15 ans de retard en R&D sur Google et sans technologie révolutionnaire ou au moins différenciante, peut-elle survivre ?
Le pari a été de se positionner sur la protection des données. Choix sincère de la part d’Éric Léandri ou pur calcul marketing, on ne le saura sans doute jamais. Mais le recrutement d’un Guillaume Champeau puis d’un Tristan Nitot laissent à penser que c’est tout sauf un choix cosmétique. Contrairement à ce que vous semblez dire, la sensibilité grandissante des Français (et plus largement des Européens) sur le sujet, attesté par de nombreux sondages, dont celui mené par l’Ifop pour la Cnil en novembre 2018, est loin d’être négligeable. En tout cas, c’est un choix de différenciation intéressant. Mais nous sommes d’accord qu’il faut que la qualité du search soit au rendez-vous, pour que la sauce prenne.
Problème ! Cette orientation vers le respect de la vie privée à un coût ! Il coupe Qwant, mécaniquement, de rentrées publicitaires plus importantes dues à la construction progressive d’un ciblage plus pertinent des visiteurs. Attention, je regarde ici la situation du côté du publicitaire et de l’entrepreneur, pas de l’utilisateur. Mais il est bon parfois de ce placer de l’autre côté de la barrière.
Il faut donc augmenter, le plus rapidement possible, le nombre d’utilisateurs, que l’on ne peut pas convaincre immédiatement par un nouveau PageRank. Augmenter les revenus pour les réinvestir dans le search… mais aussi dans d’autres activités qui pourrait être payantes en termes d’audience.
Et là, reconnaissons que Qwant a ratissé (trop ?) large.
Actions de lobbying (réussies) pour convaincre des institutions de mettre Qwant comme moteur de recherche par défaut ? Pari plus qu’osé dans la mesure où la qualité du search (à mon avis) n’est pas au rendez-vous. Je connais d’ailleurs pas mal de personnes travaillant dans des institutions publiques qui ont simplement positionné un bookmark en haut de leur navigateur pour passer sur Google dès qu’ils ont une recherche à faire. En voulant bien faire, Qwant risque ici de braquer durablement des utilisateurs. Mais encore une fois, dans cette course à l’audience, dans cette stratégie de survie au quotidien, n’est-il pas légitime de tenter cette option ?
Positionnement européen plutôt que purement français ? Que voudrait dire aujourd’hui un « moteur de recherche purement français » à l’heure où la recherche s’affranchit mécaniquement des frontières. Un index purement français ? On a du mal à imaginer que les utilisateurs (en tout cas pas moi) seraient intéressés par un tel moteur. Le positionnement européen, peut au moins tenter d’en faire un point d’appel pour un soutien financier plus large, surtout à un moment où la question de la souveraineté numérique européenne face aux ogres américains et chinois est plus que présente (dans les intentions plus que dans les actes, nous sommes d’accord). Mais oui, le précédent de Quaero a sans doute laissé des traces.
La construction d’un écosystème plutôt que de se concentrer sur le search ? Là non plus, pas sûr que ce soit une erreur stratégique (même si un DuckDuckGo pourrait servir de contre-exemple) toujours en gardant en tête cette course effrénée à l’audience et à la fidélisation, gage de rentrées publicitaires et donc de financement. J’ai le sentiment que la constitution d’un écosystème fait de moteurs spécialisés ne peut que renforcer l’attrait de la marque. Surtout si certains de ces produits (Qwant School) sont originaux au regard de la concurrence et permettent (peut-être) d’habituer un public jeune à la marque. Idem pour la messagerie ou le navigateur, qui enfoncent le clou du respect de la vie privée. Problème, cet écosystème risque fort de se faire à fonds perdus puisqu’ils ne constituent pas, a priori, une source de monétisation.
Côté search. Pas de technologie révolutionnaire ? Des accords, sans doute tardifs (mais potentiellement prometteurs) avec des laboratoires de recherche… ? Un déploiement obscur de leur propre technologie ? Cela fait beaucoup !
Transparence et acceptation de la critique ? Les gros talons d’Achile de Qwant ! Depuis ses débuts, Qwant traîne de gros boulets qui ont fait douter très tôt de sa réelle capacité à mettre en œuvre un (vrai) moteur. À peine le « moteur » en ligne, qu’un blogueur mettait en évidence la ressemblance (euphémisme) avec les résultats de Bing. Début d’une longue période de flou, de réponses évasives, sur l’existence ou non d’un index propre et sur la nature exacte de son partenariat avec Bing. Flou qui a peut-être permis de noyer le poisson lors de quêtes de financements ou de soutiens. Il faudra attendre un énième article critique pour que l’entreprise sorte enfin un chiffre cette année, 20 milliards de pages, juste avant d’annoncer un renforcement de son partenariat avec Bing.
Finalement, la nature hybride (moteur/métamoteur), assumée, aurait pu passer si la pertinence des résultats était au rendez-vous… ce qui est loin d’être le cas… depuis le début. Index/ranking ne sont pas à la hauteur des attentes (en tout cas des miennes, et de nombreuses personnes que je rencontre) et supportent mal la comparaison avec le « méchant » Google. Mais je sais que tout le monde ne partage pas ce sentiment.
Jusqu’à l’enquête de Jean-Marc Manach, qui s’est d’abord concentrée sur deux simples observations – des résultats anciens et des « dark patterns » – avant d’aborder le financement et le climat social, légitimement questionnables. Début d’un psychodrame où le journaliste se fait trainer dans la boue, soupçonner de complot pour faire tomber la boîte, pendant que l’actionnaire de Nextinpact était mis sous pression (non, je n’ai pas dit « pour que l’article ne soit pas publié », ce que l’actionnaire, le rédacteur en chef et le journaliste n’ont jamais affirmé). Il « suffisait » de reconnaître immédiatement le « bug », expliquer son origine… et hum… ben… le résoudre ! À ce jour, il ne semble toujours pas résolu puisque, par exemple, la recherche de « fusillade texas » (sans les guillemets) mène à des résultats de 2017. De simples observations d’utilisateur lambda qui est en droit de questionner le moteur pour comprendre l’origine de ces bizarreries. Et pas un complot pour flinguer la boîte.
On en revient du coup à un questionnement complexe et qui a fait l’objet d’un article et de longs commentaires dans Usbek & Rica, il y a quelques mois. « Est-il encore possible aujourd’hui de lancer un (vrai) moteur de recherche » qui puisse trouver son public… tout en étant pérenne… en l’absence d’une avancée technologique décisive ? Je crains que non !
En revanche, il semble normal qu’une PME emploie tous les leviers à sa disposition (tant qu’ils restent légaux et moraux) pour tenter de se développer, voire simplement de survivre : lobbying, communication autour de la souveraineté numérique et du respect de la vie privée, tentative de constituer un écosystème, « adressage » de populations ignorées par les autres (les enfants), etc.
C’est quand Qwant commence à vouloir faire taire des critiques avec des moyens peu reluisants que ça commence à poser problème !
J’ai une utopie au niveau du search… complètement irréalisable compte-tenu de la nature-même de nos décideurs :
cherchez « Et si nous rêvions des moteurs de recherche du futur ? » sur lemondeinformatique…
D’accord sur certains points de votre analyse. Pas d’accord sur d’autres et notamment:
1. Se replier sur l’hexagone. Cela n’a pas de sens. L’hexagone n’est pas la Chine. Et même en Chine, je plains l’internaute.
2. La faute de la communication. L’utilisateur lambda et même pro ne la connaît même pas. Il s’en fout encore plus que de sa vie privée.
3. A propos de vie privée, rien dans la législation fiscale n’exonère de la TVA l’utilisation d’un moteur de recherche en échange de données personnelles (= opération non gratuite). Que la loi soit appliquée (après tout, c’est la moindre des choses) et beaucoup d’internautes changeront de comportement. Exploitation des données personnelles ou pas, les différents moteurs de recherche se battront alors à armes égales.
Et surtout:
4. le moteur qui s’impose n’est PAS celui qui a les meilleurs résultats, mais celui qui a le meilleur projet industriel, le meilleur soutien financier, le meilleur actionnaire,… C’est d’ailleurs ainsi pour n’importe quel autre produit de consommation. Et vous y faites vous-même allusion en parlant des échecs en France.
Au début des années 2000, Teoma produisait des résultats bien plus pertinents que Google. Il se basait principalement sur la thématique des liens (ce que Google ne fera que 6 ans plus tard, en achetant une start-up spécialisée). Mais, Teoma n’avait pas le soutien (Standford, Yahoo, …) ni l’index international (Annuaire Yahoo, DMOZ, et autres grands et autres) de Google.
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Enfin, peut-on encore parler de moteur de recherche pour Google: quelle est la part des recherches web qui se limitent chez google aux seuls résultats payants et assimilés ? Rien à voir avec l’algorithme de recherche et c’est de plus en plus le cas.
A fortiori si on exclut les pseudo recherches où l’internaute saisit uniquement le nom de domaine pour accéder au site voulu?
L’intervention de l’état, on voit ce que ça donne… Cédric O n’a pas de formation d’ingénieur informatique ou de réseau, il n’est pas un enseignant du domaine, il a pourtant été le conseillé numérique du président et pas étranger a l’aventure Qwant, dont visiblement, il n’a pas su déceler les erreurs et couleuvres grossières de son PDG.
Olivier le dit, il y a eut quelques bons projets, scientifiques et serieux, aidons-les un peu au niveau de soutient financier pour developer une vraie technologie déjà mise en place. Mais seigneur ! arretez de confier aux politiques des réalisations technologiques !
Où est-ce que je parle d’intervention de l’Etat et de « confier aux politiques » ? Je ne comprends pas.
Si c’est au sujet de la TVA, l’intervention du politique, c’est précisément de ne pas appliquer la loi en la matière et de fausser la concurrence entre les moteurs de recherche.
Bonjour,
Joli article mais je ne pense pas que la communication soit le réel souci pour Qwant sachant que 99% des internautes ne regardent pas l’actualité « geek ».
La question que je me pose et qui pour moi est au centre du problème est la suivante :
Est-ce qu’en 2019 on peut encore ressortir des résultats pertinents en respectant à 100% la vie privée (donc sans tracking) ?
Perso je ne pense pas. Comment le moteur peut connaitre avec efficacité l’intention de l’utilisateur en particulier sur des requêtes courtes ?
Olivier, un article tres interessant. Merci!
Mon opinion est que la machine est allé trop loin.. L’avalanche est lancée, trop difficile de la ralentir avec ses propre mains.
Il faut une intervention politique, suivie par un plan industriel, genre JV entre Thales, Dassault et quelque d’autres « petits » très spécialisés pour offrir quelque chose qui tiens la route au moins au plan national.
Mais l’intervention politique est fondamentale.
@Nicolas poses une question intéressante !
La question est de savoir, ou mieux s’accorder, sur quelle est la mission d’un moteur de recherche.
Pour moi, elle est historiquement « information retrieval », c’est a’ dire « révéler » le document pertinent a’ la requête, a’ partir d’un corpus de documents non-structures.
Donc dans cette conception, le moteur de recherche servirait a’ servir a’ l’utilisateur, ce qui ne sait pas encore (ou ce qui ne connait pas encore), puisque cette perle d’information est perdu dans une masse informe de documents et de sources.
Servir des résultats de recherche selon « l’intention de l’utilisateur », « calculée » sur la base de son profil (selon ses data), corresponds a’ lui servir (plus ou moins) ce qu’il sait déjà.
En fait, le moteur de recherche dans ce cas est au mieux un moteur de « raccourcis », sinon de recommandations commerciales.
Ce qui est en train de faire Google depuis des années..