Accusé de positionner un site révisionniste en première position sur une requête traitant de l'existence ou non de l'holocauste, Google, après de longues hésitations, semble avoir modifié son algorithme pour modifier ses résultats. Mais la notion de 'vérité selon les moteurs de recherche' reste un point sensible qui devrait peser dans les débats ces prochains mois...
Google a été dernièrement, et ce pendant plusieurs semaines, accusé de révisionnisme pour proposer, sur la requête "did the holocaust happen?" (est-ce que l'holocauste a existé ?), en premier résultat, une page du site Stormfront expliquant en 10 points pourquoi ce drame n'avait jamais eu lieu.
Ce site, issu de la fachosphère, avait certainement été "poussé" dans les SERP par de nombreux blogs militant pour la même (et détestable) cause et arrivait donc en première position pour cause de SEO réussi (hélas). Bref, un syndrome iVG de plus, révélant le côté obscur de la nature humaine (et, il faut bien le dire, le plus souvent l'incompétence en référencement naturel de nombre de sites officiels bien plus légitimes pourtant). La société de Mountain View a d'abord nié sa responsabilité en se retranchant derrière le côté automatique de ses algorithmes, non manipulés par des mains humaines (ce qui aurait certainement, d'autre part, des retombées juridiques très négatives pour l'entreprise). Mais il semblerait que l'algorithme ait finalement été modifié car, à l'heure actuelle, le site en question ne sortirait plus (bien qu'encore indexé) en première place sur la requête testée.
Ce point - et donc ce fonctionnement de Google - est d'autant plus important à l'aube des featured snippets et de la position zéro, en d'autres termes de la "vérité selon Google", encore plus problématique dans un proche avenir où seul le premier résultat affiché comptera comme "vérité officielle" (comme c'est déjà presque le cas aujourd'hui) ! Un moteur de recherche, quelle que soit sa pertinence, peut-il aujourd'hui s'imposer comme détenteur de la réponse universelle à une question donnée ? Un excellent sujet de réflexion pour les années qui viennent. Et elle ne manquera pas de se (re)poser très vite...
Résultat de Google.com sur la requête "Did the holocaust happen"... Source de l'image : Numerama |
Il y a une affaire dont on ne parle pas beaucoup ici. Le site de petites annonces Backpage est accusé de proxénétisme aux Etats Unis et se retranche derriere des articles de lois protégeant les « plate formes » ( Section 230 ). En decembre dernier un juge vient encore d’annuler des accusation sur cette base, mais une nouvelle plainte a été déposée par Kamala HArris juste avant noël. C est assez étonant de voir que Google aurait cédé sur le point car cela ouvre des portes. Tout ceci mériterait qu on s y intéresse davantage et qu on ouvre un débat national sur la place des moteurs de recherche dans notre économie.
Rassurant de voir que Google permet encore aux humains qu’il emploie de manipuler son propre algorithme lorsqu’il se sent manipulé par d’autres humains moins scrupuleux.
Je suis désolé, bien entendu l’Holocauste a été un massacre épouvantable, mais il ne représente qu’un échantillon des catastrophes humanitaires récentes.
Pourquoi Google se penche spécifiquement sur son cas, au détriment des autres cruels épisodes de nos histoires ?
Et la liste des génocides, guerres, massacres, déportations, esclavages est très longue…Les Etats Unis sont assez souvent impliqués… C’est assez déstabilisant de voir que certains cas bénéficient d’un traitement personnalisé.
Bonjour,
Et en quoi ça vous dérange que google affiche un site ( qui ne représente que l’avis de son créateur ) parmi sa liste de résultats ?
Si vos théories tiennent la route, les gens vont comparer et trouver la vérité..
Et si vous étiez entrain de faire de la publicité pour ce site plutôt que de le contester ?
Merci de ne pas effacer ce commentaire.
1. En fin d’article, vous posez correctement la question « Un moteur de recherche, quelle que soit sa pertinence (sic), peut-il aujourd’hui s’imposer comme détenteur de la réponse universelle à une question donnée? » .
Mais, quelle est VOTRE réponse, c’est oui ou c’est non? Ou vous faut-il encore du temps pour comprendre ?
En ce qui me concerne, je considère depuis bien longtemps que Google abuse de sa position dominante dans plusieurs domaines et qu’il est sorti depuis longtemps de son rôle de moteur de recherche, ENTRE AUTRES, avec ce que vous appelez le moteur de réponse, que vous avez si souvent présenté comme le moteur de demain auquel il faudrait se rallier au plus tôt.
2. Quant au « côté automatique de ses algorithmes, non manipulés par des mains humaines », c’est un mythe. Un algorithme est conçu, testé, contrôlé et mis à jour par des humains en fonction de ce que ceux-ci estiment être ou pas de bons résultats.
Ces choix même techniques ne sont pas indépendants des mentalités, des modes de vie, des personnalités de ceux qui les font (entre autres, les critères de qualité utilisés aujourd’hui par l’algorithme n’ont plus grand chose à voir avec les critères de qualité réelle).
Last but not least, les personnes qui interviennent aujourd’hui manuellement dans les résultats sont nombreuses. Il y a une ici. Une autre fois, vous avez parlé de la correction d’un bug (pas la seule). Il y a tout le traitement des pénalités manuelles (donc, pas mal de monde, certes avec des guidelines, mais quand même des individus). il y a les fameuses listes blanches de sites qui manuellement échappent à des effets négatifs de l’algorithme. Il y a …etc. etc
C’est rassurant de voir que ce n’est pas (pas encore ?) une machine, un logiciel, un algorithme, qui décide de tout. Rassurant de voir que l’être humain a encore son mot à dire. Rassurant de voir que Google ne considère pas encore son algorithme comme parfait (c’est normal, il est encore écrit par des humains). Rassurant de voir que Google permet encore aux humains qu’il emploie de manipuler son propre algorithme lorsqu’il se sent manipulé par d’autres humains moins scrupuleux. Rassurant de voir que Google ce n’est pas que 200 critères, ce sont aussi des milliers d’humains.
Google a pourtant longtemps nié pouvoir intervenir manuellement sur les résultats