En 2012, le site de Google Chrome avait été pénalisé par l'équipe Qualité du moteur de recherche pour achat de lien. On a appris la semaine dernière que la pratique en cause avait été l'achat d'un lien unique pour un montant de 350 000 $. Quand même...
Vous souvenez-vous qu'en janvier 2012, le site de Google Chrome avait été pénalisé par la Search Quality Team du moteur de recherche pour achat de lien, pratique interdite en référencement naturel par Google ? La pénalité avait duré 2 mois et ce type d'action n'était pas isolé à l'époque. En effet, en 2009, Google avait déjà pénalisé son site japonais et en mars 2011, c'était le site BeatThatQuote qui avait été pris la main dans le sac à spam juste après son rachat.
On a appris dernièrement sur Twitter que la cause de la pénalité de Chrome était un lien sur le site "Let's Encrypt", pour lequel le navigateur était sponsor (voir illustration ci-dessous), acheté pour la bagatelle de 350 000 $ ! Le lien était d'ailleurs toujours en dofollow la semaine dernière, mais un attribut "nofollow" a été rajouté juste après que l'information soit divulguée sur les réseaux sociaux... Quels filous ces googlers... On a d'ailleurs appris dans la foulée de la bouche de John Mueller qu'à l'époque, le lien en question avait été considéré comme un "nofollow" et non pris en compte par les ingénieurs de l'équipe "Webspam" du moteur car il était clair que le but était de soutenir une cause importante pour Google (le chiffrement des données) et non pas de manipuler les résultats de recherche du moteur... Tout de même, ça fait cher la pénalité...
Le lien vers Chrome sur le site de Let's Encrypt. Source de l'image : Search Engine Roundtable |
On mélange sponsoring et achat de lien… Hummmm pas très sérieux
J’aurais aimé connaitre l’histoire des autres liens de la page « sponsors » de Let’s Encrypt. Car si le lien vers Chrome a été passé en nofollow, les autres sont toujours do follow. Et leur présence dans l’encart « Platinum » suggère que ces liens on été payés, même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un achat de lien pur et dur mais de sponsoring légitime.
Au-delà des cas où google est pris à son propre jeu, il ya plus fondamental: l’interdiction par google de la publicité dofollow est
— non fondée parce que c’est google qui a biaisé SEO le marché des annonces publicitaires en publiant pendant près de 15 ans le Page rank et en le glorifiant pendant plusieurs années
– non fondée parce que la prospérité de Google est basée sur des achats: non seulement achats de pépites (YouTube, ITA,…), mais aussi tout simplement de contenus (avis d’hôtels,…) c.à.d. de positions dans les SERPs.
Et quant ils ne sont pas achetés, les contenus sont , sauf autre forme de procès, pris aux sites indexés (photos,…).
— discriminatoire parce que google punit un fleuriste qui rémunère des journalistes et blogeurs par des bouquets de fleurs, mais ne punit pas des grosses boites (téléphonie, jeux,…) qui rémunèrent journalistes et blogueurs spécialisés en les invitant à des grandes messes médiatiques outre-Atlantique tous frais payés.
— éhontée parce que cette interdiction vise en fait à alimenter la dépendance du marché à l’égard des adwords de Google. Là comme dans d’autres actions, Google se sert des Services de son moteur pour accroître la rentabilité de ses Services publicitaires.
A quand une réaction des webmasters ou des publicitaires?
Ce n’est pas le lien qui a été acheté 350 000$ mais le sponsoring du projet assez essentiel pour le Web et sa sécurité