La rumeur a couru sur le fait que la capacité de travailler pour les googlers à 20% de leur temps de travail sur des projets persos serait bientôt supprimée par Google. Il semblerait surtout que les modalités de mise en place de ce système aient changé, ce qui ne cache pas la difficulté qu'a la société de Mountain View à innover depuis quelques années...
La rumeur court sur le Web depuis quelques jours. Selon le site Quartz, le système des 20% de temps pendant lequel les employés de Google peuvent travailler sur d'autres projets que ceux sur lesquels ils oeuvrent au quotidien, serait en voie d'extinction, selon la volonté de Larry Page.
Ces 20% de travail sur des projets "perso" (mais approuvés par l'entreprise) avaient pourtant donné des outils comme Google News, Talk, Gmail et Adsense, entre autres. Loin d'être des sujets anodins donc dans l'histoire de la société...
Cette pseudo-décision d'arrêter le système n'a pas été annoncée officiellement, et un employé de la société de Mountain View a expliqué qu'il fallait plutôt, actuellement, travailler à 120% de son temps pour sauvegarder les 20% "persos" la nuit et les week-ends. Les nouveaux projets seraient également soumis à une validation hiérarchique très poussée et plus complexe. Officiellement, Google a pourtant indiqué que rien n'avait changé depuis plusieurs années à ce sujet.
Pourtant, il faut bien voir la vérité en face: Google est aujourd'hui une énorme multinationale, cotée en bourse, visée et surveillée par ses actionnaires, et a totalement perdu son côté "fun" que nous aimions tellement lors de ses dix premières années. Cette "Google attitude", faisant en sorte d'être toujours décalé par rapport à la normalité, était une vraie bouffée d'air pur qui ne souffle plus du tout en Californie ou ailleurs. C'est un fait. Et, en dehors de projets plus futuristes, ayant une visée à long terme et assez éloignés de son coeur de métier (Google glass, voiture sans pilote...), Google n'innove plus depuis bien longtemps. En tout cas, pas autant qu'avant, loin s'en faut. Bref, Google est devenu une grosse machine à business et à générer du cash et l'esprit "Burning Man" de ses débuts est loin. Bien loin. On pourra s'en réjouir ou en être dépité, cela ne changera pas grand chose. C'est ainsi... "Do no evil" (ou Don' be evil dans la dernière version) ? C'était une autre époque...
Source de l'image :Office Pictures |
http://www.wired.com/business/2013/08/20-percent-time-will-never-die/
Si toutes les entreprises pouvaient adopter ce principe, cela changerait du tout au tout la facon de voir son job et motiverait certainement les troupes.
Dans les modèles alternatifs, il faut également citer le familistère de Guise. #godin
http://fr.wikipedia.org/wiki/Familistère_de_Guise
l’age d’or du web est bien derrière nous….
Arrêter les 20% de projets perso est un choix qui doit énormément coûter à Google, car je rappelle que le principe de cet « avantage » était de faire en sorte que les porteurs de projet fasse tout eux-même : rallier à leur projet les autres employés nécessaires (une sorte de débauche interne), sans compter qu’une fois le projet lancé, de combien de leur vrai temps « perso » les porteurs de projet faisaient la rallonge ? Ces 20% étaient une façon d’inciter le personnel à s’investir, la partie visible de l’iceberg, quand derrière le management savait que pour 20% « payés » par l’entreprise, le salarié rajoutait au minimum 20% de son propre temps libre… Un calcul donc tout sauf désintéressé.
Aujourd’hui, cela ne semble plus fonctionner. Je doute que cela provienne du manque de créativité ou de génie des salariés… Plutôt peut-être un manque de motivation et un certain regard plus critique en interne devant le grand principe de la « Google Attitude » qui n’est plus qu’un vestige du passé ?
Il reste cependant de nombreux « avantages » en nature aux salariés. Quand on leur enlèvera les salles de sport et la nourriture « gratuite » (pour citer les plus médiatisés), alors on pourra dire que Google rentre dans le rang.
Personnellement, je considère le fait qu’un employeur « nourrisse » directement un salarié comme très fort symbole d’asservissement. Mais en tant qu’Auvergnat, je dois dire que Google n’a rien inventé. Une entreprise comme Michelin a par exemple construit des cités « pour » ses ouvriers. Les modalités étaient sans doute différentes, mais le principe d’avoir ses salariés sur place et de subvenir à leur « bien-être » n’est pas un concept nouveau.
Je cite par exemple :
« (…) le prototype de la cité Michelin avec ses maisons plurifamiliales comportant 4 logements et jardins. La cité dispose de services et d‘équipements collectifs (installations sportives, coopératives, école …) et d’une église, l’église du Jésus-Ouvrier. »
Source : http://www.laventuremichelin.com/dossier-pedagogique-naissance-d-une-ville-industrielle.php
Cela rendra juste la société moins attractive pour les talents…
bravo pour votre article dont j’aime le ton et je souscrit : la cupidité est souvent corrosive pour la créativité, mais aussi pour l’échange et le partage.
Ce qui est dingue c’est que c’est précisément les valeurs qu’ils sont en train de perdre aujourd’hui qui ont fait leurs notoriété et leur richesse et c’est au nom des principes du marché qu’on les supprimes…. Allez comprendre !
Au départ c’était « Do no evil », j’ai fait une petite modif dans l’article à ce sujet…
Même si Google produit moins d’innovation auparavant, arrêter les 20 % serait vraiment préjudiciable pour le futur de la marque. La recherche c’est l’avenir et les dirigeants de Google auraient tort de l’oublier.
Leur mojo c’est « don’t be evil » non ?