Google est sur le coup d'une demande du gouvernement espagnol pour supprimer les informations personnelles qu'il détient au sujet de 90 personnes ayant retrouvé des données privées au travers du moteur de recherche...
Selon le New York Times, Google vient d'être attaqué en justice en Espagne pour se voir contraindre de supprimer toute information à caractère personnel que le moteur de recherche détiendrait sur 90 personnes qui se sont rassemblées au sein d'un collectif arguant de la notion de "droit à l'oubli", en collaboration avec la Spanish Data Protection Agency.
Une personne, victime de violences conjugales, s'est ainsi aperçu que ses coordonnées étaient disponibles via Google. Un autre a trouvé un compte-rendu d'une arrestation dans son collège lorsqu'il était jeune. Etc. Le jugement est en cours et serait observé attentivement par bon nombre d'autres pays européens, désireux de protéger les données personnelles de leurs habitants...
En même temps, si les plaignants ont trouvé des infos personnelles sur Google, c'est que ces données se trouvaient quelque part sur le Web. Ne faudrait-il pas incriminer les sites web qui les ont publiées, ou agir auprès d'eux, au lieu d'attaquer l'outil qui permet de les trouver ?
Source de l'image : Abondance |
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Et les plaignants ont le droit de voir leur nom apparaitre dans un site et non dans Google. Sachez que Google utilise les informations des autres pour des raisons commerciales. Bientôt la même chose en France…
Les plaignants ont parfaitement raison. Certes ce n'est pas Google qui porte la responsabilité éditoriale de publier les données portant atteintes à la vie privée. Cependant sans Google, lesdites données resteraient inconnues, introuvables… Pouvoir exiger de Google de supprimer ces informations privées, cela paraît le minimum. Cela n'évitera pas aux plaignants de mener leur véritable combat, qui ne sera pas contre Google, mais contre les sites éditant ces données portant atteintes à leur vie privée.
J'ai également envie de dire "don't shoot the messenger".
Après, Google ne fait que suivre l'ordre d'un juge. Le problème est en amont et la problématique n'est pas prête d'être propagé auprès du plus grand nombre et surtout les intéressés (justice, médias, gouvernement, etc.).