L'Office européen des brevets (OEB) et Google ont signé un protocole d'accord pour améliorer l'accès aux traductions de brevets dans de multiples langues...
[Article adapté d'un communiqué de presse envoyé par Google]
L'Office européen des brevets (OEB) et Google ont signé aujourd'hui un protocole d'accord pour améliorer l'accès aux traductions de brevets dans de multiples langues. Aux termes de la collaboration envisagée, l'OEB utilisera la technologie de traduction automatique de Google pour traduire les brevets dans les langues des 38 Etats membres de l'Organisation européenne des brevets, afin de permettre aux entreprises et aux individus à travers l'Europe de rechercher et découvrir plus facilement les brevets enregistrés, dans les pays européens.
En retour, l'OEB donnera à Google un accès à ses brevets traduits, ce qui permettra à Google d'optimiser sa technologie de traduction automatique. La technologie de Google sera utilisée pour traduire les brevets délivrés en Europe, ainsi que ceux provenant d'Asie, des Etats Unis, du Canada, de l'Australie, la Russie et l'Inde bénéficiant d'une protection en Europe.
A l'heure actuelle, les brevets européens sont délivrés dans une des langues officielles de l'OEB - l'allemand, l'anglais et le français. Le titulaire d'un brevet doit ensuite faire traduire son brevet - à ses frais - dans les langues des pays dans lesquels il souhaite obtenir une protection. Cette procédure complexe signifie que de nombreux brevets européens ne sont pas disponibles dans toutes les langues nationales ou qu'ils ne sont pas juridiquement contraignants dans tous les Etats membres de l'Organisation. De même, toute personne recherchant des informations dans des brevets publiés dans des langues étrangères éprouvera des difficultés pour obtenir les données pertinentes pour ses projets de recherche.
La collaboration a également pour effet de faciliter le processus de décision des Etats membres de l'UE qui tentent de simplifier l'introduction d'un brevet paneuropéen unique. Si l'OEB fournit un point d'entrée commun pour obtenir des brevets dans toute l'Europe, les titulaires de brevets doivent aujourd'hui encore valider leurs brevets et, le cas échéant, les faire traduire dans chaque Etat membre de l'UE. Il s'ensuit que la protection par brevet à l'échelle européenne est nettement plus coûteuse que dans des marchés tels que les Etats-Unis. En conférant aux entreprises et aux inventeurs une protection unitaire, le brevet de l'UE pourrait réduire les coûts et améliorer la sécurité juridique.
Pour Google, cette collaboration représente également une occasion d'améliorer son service de traduction. L'OEB donnera accès à un fonds de près d'un million et demi de documents, auquel s'ajoutent tous les ans plus de 50 000 nouveaux brevets délivrés. Le partenariat couvre également les langues asiatiques.
Pour l'anecdote, lorsqu'on cherche le communiqué de presse de cette annonce sur le site de l'OEB (qui s'appelle, en anglais... l'EPO !), on le trouve en anglais avec le message "Désolé. Actuellement, cette page n'existe pas en français." Effectivement, un système de traduction est nécessaire au sein de l'OEB... 🙂
Source de l'image : Abondance |
Plus d'infos :
- http://www.epo.org/index_fr.html
Source(s) :
- EPO and Google collaborate on machine translation (OEB)
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Toujours intéressant pour mettre en place une veille stratégique cette nouvelle. Merci pour l'info (un peu en retard certes 🙂 )
C'est Google qui réalise un coup de maître là, en récupérant d'un coup une masse de données énorme. Est-ce que ça n'est pas un tout petit peu inquiétant que cette entreprise récupère tout à coup des informations brevets (certes accessibles librement auparavant, mais plus difficilement) ?
Pour ma part j'ai écrit un billet là-dessus http://bit.ly/ijpk7K, car au final il existait déjà un système de traduction automatique (sans doute moins performant) pour l'accès en ligne aux brevets, la différence maintenant c'est que c'est Google qui gère…
Point positif : peut-être qu'avec ça les négo sur un brevet européen vont se débloquer !