Microsoft a signé un accord avec la Bibliothèque Nationale de France pour valoriser le contenu de sa bibliothèque en ligne Gallica sur Bing. Le contrat, non-exclusif, pourra-t-il être réitéré avec d'autres acteurs du domaine comme Google ou Exalead ?...
On l'a appris la semaine dernière : Bing, la technologie de recherche de Microsoft, va "motoriser" l'application de recherche dans 1,2 million d'ouvrages numérisés de la Bibliothèque Nationale de France (Gallica) et va lui donner une visibilité sur le moteur de recherche web "maison".
Comme l'a indiqué le communiqué de presse édité à cette occasion, "Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France et Steve Ballmer, président de Microsoft, signent ce jour un accord visant à mieux indexer et mettre en valeur de façon spécifique les contenus libres de droits de Gallica sur le moteur de recherche de Microsoft, Bing, facilitant ainsi l'accès au patrimoine numérisé par la BnF. (...) Cet accord, conclu pour une durée d'un an reconductible, n'a pas de dimension financière et ne contient aucune clause d'exclusivité : Microsoft est libre de lier des accords du même type avec d'autres bibliothèques, tout comme la BnF avec d'autres acteurs du secteur des technologies de l'information et de la communication. (...) L'accord prendra effet dans les tout prochains mois dans le cadre du lancement de Bing en France (actuellement en version bêta)".
Heureusement, on apprend par ce biais que l'accord se fera dès que la "vraie" version de Bing arrivera en France (pour l'instant, le moteur actuel n'est qu'un relookage de l'ancien - et raté - Live Search), d'ici quelques mois. Mais on peut quand même se poser certaines questions sur le choix de Bing, au vu des faibles parts de trafic de ce moteur en France. On remarquera cependant que l'accord "n'a pas de dimensions financière. Microsoft a donc du faire le forcing pour obtenir cet accord (la présence de Steve Ballmer en France à cette occasion semble le confirmer).
La question essentielle reste en suspend : la BnF va-t-elle signer un accord similaire (puisqu'il n'est pas exclusif) avec Google, pour donner à ces contenus une véritable visibilité, voire avec Exalead, une entreprise française proposant une technologie de recherche de grande qualité ? L'avenir le dira...
"Librairie" par Pierre-Luc Bartoli. Source de l'image : Galerie Eve Ducharme |
Plus d'infos :
- http://www.bnf.fr/
Source(s) :
- La BnF et Microsoft signent un accord facilitant l'accès au patrimoine numérisé par la BnF (BnF - PDF)
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Attention à ne pas confondre des choses bien différentes :
– la numérisation des documents (réalisée gratuitement par Google à Lyon où je vis)
– l'indexation des documents (par le moteur de recherche interne de chaque bibliothèque)
– l'exposition ultérieure de l'index et des documents vers les moteurs grand public (Bing / Yahoo! puisque c'est désormais la même chose, ou Google, ou d'autres…)
Pour l'accord entre Microsoft et la BNF, il faut préciser, car il semble y avoir eu une certaine confusion, que
* un appel d'offres public est en cours à la BNF pour refaire le moteur de recherche de son site web Gallica. Tous les acteurs qui comptent dans le monde du "search" sont concurrents de cet appel d'offre, dont des éditeurs de logiciels français comme Antidot (http://www.antidot.net pour qui je travaille aussi désormais) mais aussi Sinequa, Polyspot… et Exalead récemment racheté par Dassault Système. Oui, il y a plusieurs bons éditeurs français de moteurs de recherche et cela ne se sait pas assez Il s'agit bien là du moteur de recherche interne que va choisir la BNF et qui sera utilisé prochainement sur son site Gallica.
* l'accord BNF – Microsoft porte sur le fait que la BNF va faire en sorte que ses contenus soient "bien indexés" par Bing, pour être facilement trouvés par les utilisateurs de Bing. C'est d'ailleurs probablement le moteur interne utilisé par la BNF qui sera chargé de fournir à Bing les éléments d'indexation et métadonnées les plus pertinents.