Ainsi donc, Google a annoncé, il y a quelques jours de cela, que son moteur de recherche allait tenir compte des requêtes passées des internautes pour personnaliser leurs résultats. Ce qui était déjà une réalité pour les personnes logguées sur leur compte va devenir au fur et à mesure une réalité pour tous, avec un historique sur les 180 derniers jours gardé par Google grâce à un cookie.

La nouvelle est d'importance pour le petit monde du référencement, qui était, depuis des années, habitué à mesurer la qualité des actions entreprises grâce à cette notion de positionnement. Or, on s'aperçoit bien que, avec le temps, le nombre de critères qui servent aux moteurs pour personnaliser leurs résultats augmente de façon impressionnante.

On peut notamment citer :

- L'adresse IP qui permet de géolocaliser l'internaute. Ainsi, à moteur et requête équivalents, vous n'aurez pas la même page de résultats que vous soyiez situé à Paris, Strasbourg, Bruxelles ou New-York. C'est une évidence aujourd'hui.

- La langue par défaut du navigateur : que vous utilisez un Internet EXplorer ou un Firefox en français ou en anglais va fortement influencer les filtres linguistiques utilisés par les moteurs pour afficher leurs résultats.

- Le moteur utilisé : les résultats renvoyés par les sites google.com, google.fr ou google.co.uk sont aux antipodes les uns des autres. On peut penser que la langue de l'interface du moteur (modifiable dans les préférences) joue aussi à ce niveau.

- Le module SearchWiki, disponible uniquement aux détenteurs d'un compte Google, permet aux internautes de créer leur propre page de résultats, selon leurs goûts, en modifiant l'ordre d'affichage des liens et en supprimant certains.

- L'analyse des requêtes archivées de l'internaute revient donc aujourd'hui "mettre une couche" sur cette notion de personnalisation.

Pour ma part, je suis persuadé que, d'ici un an, chaque internaute aura une page de résultats différente en tapant la même requête que son voisin. Comment, dans ce cas, parler de positionnement et dire "je suis 1er ou 2ème sur Google pour le mot clé tartempion" ?? Selon moi, cette notion de positionnement va vite devenir obsolète. Pour tout vous dire, je ne la prends d'ailleurs plus en compte dans mes analyses depuis plus d'un an.

Je préfère depuis pas mal de temps m'orienter sur des analyses de type "Longue Traîne" en prenant en compte et en tentant de mesurer des indicateurs comme :
- La frontière entre la tête et la Longue Traîne (LT) proprement dite dans l'analyse des mots clés "referrers" (mots clés ayant servi à trouver votre site sur les moteurs de recherche).
- Le nombre de mots clés de tête de LT.
- Leur qualité.
- Le nombre de visites générées par les moteurs.
- L'évolution de ce trafic dans le temps.
- Etc.

J'avais essayé, en janvier 2009, de résumer cette méthodologie dans un article de ma lettre professionnelle, intitulé "Comment évaluer et mesurer l'efficacité d'un référencement via la Longue Traîne qui est d'autant plus d'actualité aujourd'hui. C'est, à mon avis, l'une des voies de réflexion intéressante pour estimer la qualité d'un référencement à l'avenir. Comme toujours depuis 15 ans que les moteurs existent, le référencement va donc s'adapter à la situation et repartir sur de nouvelles bases. Increvable référencement... 🙂

Source de l'image : http://narmer1.wordpress.com/2008/09/26/rome-reconnait-le-genie-de-darwin/