Le site Pingdom a fait ses comptes : sur 49 produits estampillés Google, 22 d'entre eux, soit 45%, sont encore en version bêta. Ce chiffre serait de 57% si on incluait dans l'analyse les sites des Google Labs.
Les plus connus des sites en bêta sont Gmail, Google Docs, Orkut et Google Finance. Si cette phase de test est assez logique pour des produits récents comme Google Chrome ou Knol, on peut s'étonner que des sites comme Gmail ou Google Vidéo soient encore dans l'attente d'une version définitive...
On peut effectivement se demander quels critères sont pris en compte par les ingénieurs (ou dirigeants) de pour qu'un outil sorte de cette phase bêta ? Qu'il soit stable techniquement parlant ? Qu'un niveau de bugs limite soit atteint ? Qu'il soit rentable ? Qu'il soit assez utilisé ? Nul ne le sait vraiment...
Image : Pingdom
Je soupçonne que la raison première est d’ordre juridique. Tant qu’il s’agit de versions test, la diffusion est soumise à leur bon vouloir. Ils n’ont pas d’obligation dans la durée. Les contrats passés avec les annonceurs stipulent probablement ce genre de clause.
Pour GG il s’agit je pense d’une sorte de laboratoire qui leur permet de tester la fertilité ou l’aridité des champs dans lesquels ils espèrent récolter du blé. La version bêta, c’est le blé en herbe.
Google doc offre par exemple à l’utilisateur la possibilité de consulter des documents offline, et donc, là derrière, peut-être de substantielles économies pour les gros utilisateurs de parcs d’ordinateurs, et pour Google en premier chef. A condition que les comportements changent, mais ça viendra, il suffit de faire passer le message que l’utilisation massive des PC fait remonter le niveau des mers.Ca finira comme pour les sacs plastique dans les supermarchés : au lieu de les avoir gratuitement, on les paie, sauf que là on pourra s’acheter une bonne conscience écolo pour pas un sou (les sacs dans mon supermarché valent quand même 0,03€).
Ils sèment leur graine, Google…. Le reste c’est à dire Gmail, Vidéo, Orkut, sont des réservoirs de ressources publicitaires, qui offrent un beau potentiel de synergie avec Adwords et Adsense…. Et avec ce que GG développera plus tard.
Chrome, c’est l’accumulation de données sur le comportement des internautes, ce qui se vend très cher pour peu que l’on ait une part de marché significative (à 0,55% ils ont encore un peu à ramer).
Il n’y a que Finance qui me pose problème : je ne vois pas très bien ce qu’ils ont à gagner là-dedans. A part un peu de pub de traders, mais là, c’est vraiment le mauvais timing. Et pour un coût logistique assez lourd, en plus. Quoique…Peut-être le schéma de l’information financière est-il différent au US : en Europe, chaque banque respectable offre des services bien plus sophistiqués à ses clients boursicoteurs, avec en plus une bonne chance de « transformation », au sans weblique du terme.
Le modèle économique de chacun de ces rameaux nouvellement poussé reste probablement à mettre au point : il y a déjà pas mal de concurrence dans ces domaines, et il n’y a pas beaucoup de monde qui y gagne de l’argent (aux standards de GG en tous cas).
Et tant qu’ils ne seront pas sûrs de retrouver leurs petits, nous resterons bêtas…
ne sommes-nous pas entrés dans l’ère de la version bêta permanente ? le rythme des évolutions tenant davantage du flux permanent que de l’ancienne logique du release, il ne faut pas s’étonner de cet état de fait. Dans l’environnement bouillonnant qu’est le web applicatifs les produits qui ne sont pas en bêta ne sont-ils pas des produits condamnés ?