Depuis des lustres maintenant, les moteurs de recherche tiennent compte dans leurs algorithmes de pertinence de notions comme la "popularité" ou la "réputation", basées sur l'analyse des liens et de l'interconnexion des pages web. Certains pensent que cette analyse renforce la puissance des pages déjà populaires en les rendant encore plus connues, donc plus populaires, etc. Ce "cercle vicieux" n'est pas obligatoirement vrai, si l'on en croit des chercheurs allemands et américains, qui ont démontré dans une étude qu'il existe un "lissage" de la popularité et que des "petits" sites ont autant de chances que d'autres à obtenir de la visibilité au travers des moteurs de recherche.
Les chercheurs des Universités de l'Indiana et de Bielefeld ont ainsi analysé le trafic de 28 164 sites Web pendant trois mois au travers des moteurs de recherche Alexa, Google et Yahoo en tenant compte de la façon dont les internautes recherchent l'information. En comparant les clics, donc le trafic généré et la popularité des pages, Santo Fortunato de l'Université de l'Indiana et son équipe ont pu démontrer que les pages les plus consultées n'étaient pas obligatoirement les plus "populaires".
"Les moteurs de recherche sont l'interface entre la société et l'information", indique le scientifique. "Nos résultats seront utiles aux scientifiques qui modélisent la structure du Web, aux créateurs de moteurs de recherche, aux informaticiens qui tentent de prévoir les conditions de trafic, aux experts commerciaux qui essayent de prédire l'effet des campagnes publicitaires sur Internet et enfin, aux sociologues qui sont intéressés par les répercussions du Web sur la découverte et la propagation de la connaissance dans la société de l'information".
L'étude peut être lue à l'adresse suivante :
http://arxiv.org/abs/cs.CY/0511005
Source : Techno-science