Microsoft a dernièrement publié certaines statistiques indiquant les parts de trafic de son moteur de recherche Bing dans le monde. En France notamment, il occuperait 19% de marché. Ce qui est totalement en dehors d'une réalité qu'il est très facile de vérifier...
Le compte Twitter Bing Ads a dernièrement publié quelques statistiques étonnantes (reprises dans les illustrations ci-dessous) sur les parts de trafic de son moteur de recherche en France, en Europe et dans le monde.
Selon ces graphiques, Bing aurait par exemple des parts de trafic de 33% aux Etats-Unis, 16% au Canada, 10% en Espagne, 23% en Grande-Bretagne et 19% en France. Ces chiffres compilent bien sûr le trafic sur le moteur de recherche Bing et celui sur les autres sites utilisant sa technologie : Yahoo!, AOL, Qwant, etc.
Si les chiffres pour les Etats-Unis semblent conformes à la réalité, on se demande bien d'où sortent ceux pour l'Europe et la France et comment Microsoft peut arriver à de telles statistiques. Pour s'en convaincre, on peut utiliser plusieurs moyens. Le premier est le site Statcounter Global Stats qui donne sur les 12 derniers mois les chiffres suivants : Google à 92,99% de parts de trafic, Bing à 4,19%, Yahoo! à 2,19%. Tous les autres sont en-dessous des 0,5%. On est donc, dans tous les cas, à moins de 7% de trafic pour Bing en additionnant ces stats.
Ceci dit, certains diront (certainement avec raison) que les chiffres de StatCounter ne sont pas fiables, en tout pas forcément plus fiables que ceux fournis par Microsoft dans ses graphiques. Il existe donc une seconde façon - à la disposition de tout éditeur de site web - de vérifier l'état du marché, en regardant le trafic généré par les moteurs au sein des outils de mesure d'audience de type Analytics. Et l'avantage, quand on fait du SEO, c'est qu'on a accès à un nombre important de statistiques de trafic pour des sites web de toutes tailles et dans de nombreux domaines. Il est donc très facile de vérifier les différentes parts de trafic des moteurs, et il s'agit même d'une partie indispensable dans un audit SEO.
Et le résultat est clair et net : en moyenne, on se situe pour le trafic total de Bing (en additionnant donc toujours celui d'AOL, de Yahoo!, etc.) aux alentours de 5% et ce chiffre ne dépasse absolument jamais la barre des 7%. Dire donc que les parts de marché de Bing en France sont de 19% est clairement erroné et surdimensionné. Peut-être ces chiffres sont-ils là pour satisfaire des actionnaires ou mettre en avant des solutions publicitaires, toujours est-il qu'ils n'en restent pas moins totalement en dehors de la réalité constatée sur le terrain. Et qu'il faut le dire pour ne pas induire les internautes en erreur.
Parts de trafic Bing en Europe et dans le monde en 2017 (selon Microsoft)... Source de l'image : Bing |
Parts de trafic Bing dans le Monde en 2017 (selon Microsoft)... Source de l'image : Bing |
Une explication pour moi concernant l’augmentation de la part de recherche sur Bing : Cortana.
depuis les MAJ de Windows 10, toute requête tapée dans Cortana et qui ne trouve pas d’écho en local se retrouve propulsée … Sur Bing.
Quel est donc le compte exact du nombre de requêtes sur « paramètress », « parramétres », … et tous les autres mispellings imaginables sur toutes les requêtes tapables dans cette barre (fond d’écran, luminosité, audio) ? Microsoft ne nous le dit pas … Leur Keyword planner non plus (en tout cas chez moi ?)
Je gère un site E-commerce qui cible les seniors, on ne dépasse pas les 3,7% de part de trafic sur un an … Donc la solution de Bing comme moteur de recherche pour les vieux me parait peu plausible 🙁
Bref, vous avez raison de dénoncer une belle entourloupe de la part de Microsoft !
Pour les sites que je gère, Bing + Yahoo ne représentent que rarement plus de 3% du trafic organique. Maintenant ce sont les chiffres de Google Analytics, donc ils sont peut être faussés. Et au niveau des OS utilisés, ie et edge cumulent à 10% du trafic global environ.
Donc comme à Olivier, cette stat de 19% me semble un peu farfelue.
https://blogs.bing.com/search/2013/06/10/exciting-new-chapter-in-bings-collaboration-with-apple si besoin d’une source fiable
J’ai aussi une proposition venant conforter la position de Bing : on le sait assez peu, mais par défaut les recherches que fait Siri (l’assistant vocal d’Apple) passent par Bing.
Apple demande à bing la recette des crèpes, Bing montre les 2 ou 3 meilleurs sites directement sur l’écran de l’internaute. l’internaute clique sur un des 3 résultats. A ce moment là, j’ignore si la visite est attribuée à Bing ou si c’est du trafic direct, ce serait intéressant à creuser d’ailleurs.
Quoi qu’il en soit, je pense que Bing *sans Siri* fait une toute petite part de trafic, mais peut être qu’avec Siri il n’est pas si petit…
Qu’en pensez-vous ?
David
C’est une hypothèse plausible. Mais de là à atteidnre 19% de parts de trafic, ça me semble énorme, et surtout ça se verrait dans les stats…
On va pouvoir comparer : Apple lâche Bing au profit de Google.
http://www.mac4ever.com/actu/125384_recherche-sur-le-web-siri-quitte-microsoft-pour-google
Salut Olivier,
J’ai pu voir à plusieurs reprises aussi un truc tout simple, le trafic issu de Bing sur des sites e-commerce est globalement de meilleure qualité dans le sens où le panier moyen et le taux de transformation est très largement supérieur à celui des utilisateurs Google.
C’est particulièrement visible sur des sites vendant des produits moyen et haut de gamme, ou ciblant des CSP+… En l’état de notre économie, le pouvoir d’achat est plus vers les séniors, et dans ces cas là (ex : meuble design de créateurs) on voit statistiquement une sur-représentation des windows phones, surface, de plus de requêtes via Yahoo et Bing… J’ai un exemple pour un site où Google représente 82% du trafic SEO, 12% pour Bing… Si l’on regarde le résultat avec le tracking mis en oeuvre, malgré les marge d’erreur, le taux de transfo et x3 pour les users de Bing… Malheureusement ce client n’a pas voulu que je communique sur cela je trouve que c’est un exemple très intéressant… J’avais déjà en partie observé ce phénomène, donc si on réfléchis en termes ROIstes, même si Bing est tout petit face à Google en France, l’utilisateur Bing permet de faire rentrer tout de même du cash avec peu d’efforts si je puis dire…
Il faudrait savoir de quoi on parle.
Google met tellement en avant ses publicités et ses formes déguisées de publicités (comparateurs de prix: hôtels, vols, shopping,…) qu’un très, très grand nombre d’internautes utilisant Google n’ont vu et n’ont cliqué que des liens PAYANTS.
Il s’agit là certes de parts de marché de l’entreprise Google, mais absolument PAS du MOTEUR de recherche Google (puisque l’utilisateur n’a pas même vu les résultats de ce moteur).
Lorsque l’on calcule dès lors les parts de marché de l’ensemble des moteurs, il faut écarter ce trafic tout à fait étranger aux moteurs de recherche du trafic total des moteurs
.
Or ce faux trafic soit disant de moteurs de recherche est très nettement plus important chez Google que chez les autres de sorte que sa part relative reste très prédominante, mais certainement beaucoup moins qu’on ne le dit
—–
Par ailleurs, on perd toujours de vue que le trafic généré par les moteurs est très fortement exagéré parce qu’il comprend toutes les connexions où l’internaute ne saisit pas l’URL, mais simplement le nom de domaine ou , la marque.
Personnellement (vous n’êtes pas obligé de partager mon opinion), je ne considère pas cela comme un trafic de moteur, j’estime que ce devrait être une extension de la fonction de navigateur.
Cela n’a d’ailleurs pas beaucoup à voir ni avec un savant algorithme de recherche ni avec une optimisation du site recherché.
Vu la part de marché majoritaire de Chrome et donc du moteur de recherche Google (et avant c’était Firefox avec déjà Google), là aussi le trafic réel, véritable, du moteur de recherche est très surévalué. Plus personne ne saisit aujourd’hui une URL entière.
Il faut éliminer ce (gros) trafic nominal du trafic imputé au moteur. A moins de vouloir surestimer les performances de son optimisation SEO (ce que sans doute beaucoup font)..
—-
Voilà deux réflexions parmi d’autres. Si vous les partagez en tout ou en partie, vous aurez des chiffres et des parts fortement éloignées des celles que l’on cite partout et que l’on reprend aveuglément.
Pour voir les annonces et autres liens payants Google, il faut quand même d’abord avoir fait une recherche sur son moteur de recherche, non ?
Oui, c’est bien ce que je dis au premier point de mon commentaire qui concerne le cas où on mesure le marché au nombre de requêtes faites sur Google, Bing et autres.
Lorsque tu ne vois que les liens payants chez Google, il y a requête au moteur, mais UTILISATION EFFECTIVE des services publicitaires et NON du produit du moteur (que tu n’as même pas vu).
Tu ne peux pas compter comme utilisation effective du moteur quelque chose que l’internaute n’a pas reçu effectivement, ni vu, ni a fortiori utilisé. Le nombre de ces cas est aujourd’hui gigantesque chez Google.
Comparaison: si tu as une vidéo dans la partie inférieure de la première page de ton site, tu ne peux pas compter comme utilisateurs de ta vidéo les visiteurs de ton site qui n’ont pas scrollé ta page jusque ta vidéo. C’est évident, non ?
Et si on compte les internautes qui passent par Bing, qui swappes sur Google par une recherche (sur Bing) puis qui tombent sur notre site…
À moyen de trouver un compte juste ou pas ? Lol !
Même remarque pour le Luxembourg et la Belgique, c’est tout simplement impossible et faux. Pour les quelques sites que je gère, on arrive avec peine à 4%, tant localement qu’internationalement.
Comment une société peut-elle se permettre de publier de tels chiffres ?
Il me semble qu’en 2017 le meilleur outil pour mesurer les audiences de sites Internet est Similarweb, soit https://www.similarweb.com/
Je n’ai pas regardé mais il est évident que Google doit être bien devant Bing.
Qui veut convaincre les autres doit se convaincre d’abord lui-même 😉 La méthode Bing !
Je pense qu’il y a une habile confusion entretenue sur la notion de parts de marché. Il ne s’agit pas du pourcentage de trafic, mais plutôt du pourcentage d’internautes qui a utilisé bing (en connaissance de cause ou non) sur la période. Dans ce cas le compte change tout car il suffit d’avoir utilisé un device qui avait bing par défaut pour être compté.
Si c’est ça, c’est juste à pleurer de connerie, non ? 🙁
Tout est résumé si c’est ça… Et dans ce cas, si chaque moteur réagit comme ça, on aura plus de 100% de « Parts de marché » au cumulé. ^^
J’ai quand même du mal à croire qu’une entreprise comme Microsoft puisse s’abaisser à ce type de manipulation de chiffres. Si c’est vrai, c’est juste pathétique…
C’est une mesure comme une autre avec sa propre pertinence. Ce qui est un abus si c’est bien le cas c’est de mettre ce chiffre à coté d’autres qui sont des mesures différentes.
La légende du graphique indique « Part de trafic Bing » et pas « Part de marché »
C’est précisé qu’il s’agit de PDM en nombre de recherches 🙂
Ce qui ouvre une autre interprétation : Bing est tellement pourri que les visiteurs sont obligé de s’y reprendre à 10 fois avant de trouver une réponse 🙂
Le texte en dessous précise :
Bing Network includes Bing, Yahoo Search (searches powered by Bing), and AOL Search Network. 2. comScore qSearch, Explicit Core Search (custom), March 2017. Bing Network includes Microsoft Sites Core Search Explicit, Yahoo Sites Core Search Explicit (searches powered by Bing) and AOL Inc. Core Search Explicit in the United States. 3. comScore qSearch (custom), March 2017. Bing Network includes Bing and AOL Search Network in Australia. 4. comScore qSearch (custom), March 2017. Bing Network includes Bing and AOL Search Network in New Zealand.
M’enfin, je pense comme toi que le compte n’y est pas.
Oui effectivement j’avais lu ce bloc qui d’ailleurs ne parle pas de la France 😉
Concrètement, j’ai lu différentes sources qui se contredisent certaines avec des chiffres bas d’autres avec des chiffres hauts.
En janvier 2017, lors d’un conférence chez Bing / Microsoft, On nous a annoncé 15-16 % de parts de marché.
On doit être entre deux car la force de bing est :
2 navigateurs, un os mobile (13% de parts de marché en 2015 : http://www.zdnet.fr/actualites/windows-phone-depasse-les-13-de-parts-en-france-39826262.htm) sans compter les entreprises qui utilisent encore ie pour des histoires de compatibilité d’applications.
Ben moi je veux bien, mais les chiffres (vérifiables) parlent d’eux-mêmes : donc je ne vois toujours pas d’où sortent les 15 à 19% de PDT… Mais je suis preneur d’autres sources fiables et documentées…
Moi j’ai un exemple (concret en plus), les sites à destinations des personnes âgées (ou d’un certain age). ou on arrive souvent à des plus de 7%
Doro, le site de téléphone, a une part monstrueuse de personne provenant de Bing. l’explication passe par le non-paramétrage des moteurs de recherche, de l’utilisation de Edge et donc de Bing.
Bon c’est un cas rare mais certaines niches nécessites un double suivi.
Oui, bon, j’avoue…
🙂
Sans vouloir défendre Bing que je n’utilise pas, vous faites un raccourci. Un site bien placé sur Google, et optimisé pour lui aura forcément plus de trafic en provenance de Google. Il faudrait analyser les statistiques d’un site bien placé sur Bing et optimisé pour lui, pour voir si il se situe également dans la tranche des 5/7% ou pas. Je n’ai pas d’exemple sous la main, mais cela doit bien exister.
Ah parce que des gens optimisent leur site pour Bing en France ? 😉
Vous me l’ôtez de la bouche Olivier 😉