Un récent sondage officiel de Google a semé le doute dans nos esprits : et si le moteur de recherche proposait par défaut de consulter la version en cache d'une page, sans diriger l'internaute vers le site en question ? Faisons-nous peur quelques minutes....
Aujourd'hui, nous vous proposons de nous faire peur avec un scénario catastrophe, tout en évaluant les (mal)chances que ce dernier arrive réellement... Scénario et réflexion initiés par le site Arobasenet il y a peu.
Tout part d'un sondage dans l'outil "Google Opinion Rewards" détecté par un internaute nommé Brandon Giesing et publié sur le site Google Operating System. L'une de ces questions était ainsi libellée :
Source de l'image : Google Operating System |
En d'autres termes : "Imaginez que vous faites des recherches sur votre moteur mobile ; Plutôt que de cliquer sur un lien pour aller consulter un site web externe, comment trouveriez-vous le fait que la page s'affiche directement en-dessous de ce lien ?".
Dans cette suggestion, la page en question serait donc affichée directement dans la SERP. Evidemment, on pense tout de suite à la version "en cache" (celle que Google détient dans son index) de la page en question. Les robots du moteur font un tel travail de crawl aujourd'hui que, dans l'immense majorité des cas, cette version en cache correspond à celle que l'internaute aura s'il va sur le site lui-même.
Imaginez alors la situation : un internaute pourrait alors rester sur Google (mobile ou version desktop également, d'ailleurs), consulter vos pages mais tout cela sans générer une seule visite sur votre site ! Quand on vous parlait de scénario catastrophe... Et pourtant, ce serait totalement dans la stratégie de "moteur de réponse" de Google : garder les internautes dans son ecosystème en leur fournissant directement la question. Quelque chose de finalement très banal dans la stratégie googlienne actuelle...
Dans ce cas, vous nous direz que la solution serait toute trouvée avec la balise meta NoArchive. Mais imaginez, là encore, que Google décide de ne plus supporter cette balise, justement pour éviter ce phénomène ? Ou, plus fin, qu'il donne un "boost" aux résultats qui ne l'utilisent pas, l'absence de cette balise devenant un critère de pertinence positif ? On peut tout imaginer... Et se faire peur à l'envi...
Alors, bien sûr, on n'en est pas là, mais cela reste un scénario possible. Et, en tout cas, le fait que la question soit posée dans un applicatif de sondage officiel, ciblé vers les utilisateurs du moteur montre qu'il s'agit bien d'une question que Google se pose. Restons donc vigilants... Sans obligatoirement verser dans le pessimisme le plus noir. Mais tout en réfléchissant à l'incontournable fragilité de notre métier...
@Jérome
Pas si sûr avec les microdatas et consor ?
Je vois bien un extrait de page en cache avec les boutons Acheter par exemple…
Ce scénario est totalement invraisemblable.
Les sites e-commerce ne pourraient plus fonctionner si les internautes n’accédaient qu’aux pages en cache. Il n’y aurait aucun intérêt pour Google de fonctionner ainsi pour toute cette partie de l’économie numérique puisque les internautes cliqueraient systématiquement sur les liens vers les sites. Avec un clic supplémentaire en passant par Google, il deviendrait plus rapide d’aller directement sur les sites et adieu Adwords, Shopping et consorts.
Ensuite pour les sites qui vivent de la pub, Google tuerait le secteur d’un coup avec ce type de fonctionnement puisque les pubs ne seraient plus affichées, trackées, etc.
Je vois mal les acteurs du secteur (sites édito, presse, etc.) du monde entier se laisser faire.
Si Google se met à prendre ses « clients » (qui représentent sa valeur ajoutée, rappelons que Google n’est qu’un agrégateur/classeur au final, sans les sites il n’est rien) pour des idiots, il se tirera un missile dans le pied.
Et puis si jamais cela se concrétisait ce ne serait pas la mort du SEO mais l’inverse qui se produirait. Les sites deviendraient encore plus dépendants de leurs positions dans Google puisqu’ils récupéreraient moins de trafic.
@ Sylvain : proposer la page en cache par défaut ne veut pas dire qu’un lien vers la page en ligne ne serait pas proposé. Il pourrait juste être moins visible. Et dans 90% des cas, l’affichage de la page en cache devrait suffire à l’internaute pour collecter l’information sans aller sur le site…
il n’existe pas sur la planète d’entreprise qui ont résisté au progrès, ou au retour de bâton d’une outrancière hégémonie; Microsoft, IBM et d’autres en ont fait les frais… Ce sera le cas de Google comme tout autre.
Je reste convaincu que plus Google grandi, plus il se met en danger, justement par la taille de sa structure et les frais fixes colossaux . Le moindre concurrent sérieux , minime soit-il, même si il n’est que national et donc reproductible partout, peut vraiment mettre en danger le géant, déjà par une baisse boursière vertigineuse.
@Olivier pourra peut être nous faire un rappel des chiffres Google 2014/2015, mais déjà en 2008 , google c’était :
– 60 data center (imaginez le coût mensuel d’un data center …)
– 50 000 salariés en moyenne a 50 000 € /an
… etc. Des frais fixes énorme qui ne tôlerent aucune concurrence au risque de declencher une spirale descendante…
Aucune interaction n’est possible avec une version en cache (envoi d’un formulaire, commande d’un produit, affichage de certaines fonctionnalités) donc cette possibilité est tout simplement inenvisageable techniquement parlant.
Plus aucune visite ? Ce serait merveilleux : finies les surfacturations pour usage de bande passante. Finie la gestion pénible des spams dans les commentaires. Finies les acrobaties de style pour caser les pubs de façon élégante. Fini les petits sous qui vont avec, c’est vrai aussi. Il ne nous restera que la soumission à Mr Google : lui soumettre nos petites créations et nous soumettre à ses géniales normes.
Un peu de réalisme, que diable : hors de Google, point de salut ! Observez les internautes devant leur écran : avez-vous une idée de la proportion d’entre eux qui ne savent pas ce qu’est une barre d’adresse et ne vont JAMAIS saisir la moindre url ? Pour accéder à un site, leur seule voie est le champ de recherche de google. Ils n’ont jamais pratiqué autrement.
C’est utopique de vouloir changer l’ordre des choses à nos petits niveaux, même rassemblés en une communauté de révoltés. Il faudrait non seulement lutter contre le monstre, mais aussi traiter avec la force d’inertie de ses innombrables adeptes.
Toute résistance est inutile.
Avec ses millions de serveurs, pour Google effectivement, c’est possible sans que cela ne gène l’utilisateur, voire au contraire (rapidité d’affichage etc …).
Difficile de connaitre les conséquences d’une telle décision … car google a aujourd’hui droit de vie ou de mort sur la plupart des sociétés, grosses ou petites, artisans ou groupe… a part les petits commerces de quartier…
Vous n’aurez plus qu’a vous recycler… vendeur de clé, répareteur de machine a café, boulanger … ya le choix, il ne faut pas désespérer … lol
Le scénario évoqué dans cette enquête n’est pas du tout invraisemblable. En fait, le processus est en cours progressivement.
En matière d’images, on est déjà au stade final partout dans le monde sauf provisoirement sur Google.fr et Google.de (c’est une simple question de temps).
De plus, entre un court snippet et afficher la page complète en cache, il y a de nombreuses situations intermédiaires. Et il n’y a vraiment pas besoin d’afficher la page entière pour en afficher le contenu clé. Que du contraire! Pour l’utilisateur, afficher seul le contenu clé, voirel’essentiel de celui-ci, c’est beaucoup mieux.
Droit d’auteur ? Bien sûr, il y a violation de ce droit. Mais Google y répond par sa formule d’opt in ( si vous voulez indexer votre contenu, vous acceptez nos conditions) déjà en vigueur pour Google news (ex. en Allemagne et ailleurs).
Abus de position dominante? Sur cette pratique, la Commission, Européenne, pourtant dûment saisie depuis pas mal de temps, ne réagit pas (sa réaction se limite actuellement au dossier Google shopping et similaires).
Ethique, opinion publique ? Comme l’évolution se fait pas à pas, personne ne réagit et les mentalités s’adaptent. Voyez l’évolution entre 2005 et 2015 en matière d’exploitation des données personnelles par Google, vous connaissez beaucoup internautes qui s’insurgent contre elle au point de quitter Google? Et les autorités en la matière n’ont que des pouvoirs très limités, sans grands effets sur Google.
Les webmasters ? Si vous réagissez, vous êtes morts. Il y aura toujours un concurrent qui préférera s’aligner sur les directives de Google.
En fait déjà actuellement , la domination de Google détruit les initiatives. Personne n’a répondu sérieusement à Cutts quand il a demandé de signaler à Google des petits sites inconnus de valeur (en fait, ces sites étaient morts nés vu l’algorithme de Google qui privilégie les sites à qui il attribue à juste titre ou non un haut trust rank ).
Si vous n’avez pas réagi hier, si vous ne réagissez pas aujourd’hui, vous ne réagirez pas demain.
Pouvez-vous développer sur ce qui est en matière d’images encore différent provisoirement sur google.de et google.fr?
Le plus simple est de comparer une recherche d’image sur Google.com et la même sur Google.fr
Chez Google.fr, si tu cliques une photo dans la page de résultat, tu vois le site auteur en arrière plan et tu arrives sur ce site assez « naturellement’.
Chez Google.com (et toutes les autres versions nationales sauf .fr et .de) , c’est un nouveau layout mis en place en janvier 2013: si tu cliques une photo dans la page de résultat, tu as l’image dans une version plus grande et l’option d’aller voir le site auteur est souvent noyée dans d’autres possibilités qui te gardent chez Google, y compris celle de voir (et pouvoir copier) l’image en format original.
Bref, tu peux passer 24 heures/ sur 24 à naviguer dans les pages de Google.com images et à voir et copier celles qui t’intéressent en format original sans même apercevoir les sites auteurs..
Résultat: les sites auteurs des images concernés par ce nouvel interface (par ex. les sites anglais avec images) ont perdu (du jour au lendemain le 29 janvier 2013) 40 à 45 % de leur trafic provenant de Google images.
NB
SAUF erreur de ma part, antérieurement, la page de résultats de Google.fr affichait des petites vignettes alors que maintenant, chez moi, elle affiche la même page que sur Google.com (qui ressemble plus à une galerie de photos qu’à un résultat de recherches). La différence qui subsiste encore entre le .com et le .fr, c’est quand on clique les photos.
@Olivier N’y aurait-il pas aussi un problème d’éthique et avec l’opinion publique ?
Au final, nous aimons Google pour ses services, mais surtout parce qu’il permet de mettre en avant ce qui nous semble être les sites les plus pertinents, etc.
En tant qu’entreprise, nous nous efforçons de lui donner à manger en espérant être bien positionné en retour. Si le crime lui profite, les entreprises ainsi que les internautes auront moins d’intérêt à utiliser l’outil. Je veux donc croire que ce scénario catastrophe serait un Hara Kiri pour Google, il ne reste qu’à voir s’il a des tendances suicidaires…^^
D’où la nécessité d’essayer de ne plus être 100% Google dépendant et surveiller ses positions sur d’autres moteurs de recherche, qui le jour venu proposeront, je l’espère, une alternative plus libre de la recherche sur le web.
@ Didier : C’est possible, et pourtant c’est déjà la cas aujourd’hui. La version « En cache » est déjà disponible et affichable… Et copier l’intégralité d’un site pour son propre business, n’est-ce pas ce que fait Google déjà aujourd’hui ??
Dans ce cas, n’y aurait-il pas un vrai problème de droit d’auteur (ou de droit tout court) ? On ne parle plus d’extraits mais de pages entières utilisées sans consentement … comme si je copiais l’intégralité de ton site pour mon propre business.