Petit compte-rendu des tables rondes auxquelles j'ai participé lors de l'incontournable SEO Campus de la semaine dernière. Où il est question de zoo Google, de compatibilité mobile et des montagnes russes de la communication Google envers les webmasters...
Jeudi et vendredi dernier avait donc lieu la 7ème édition du SEO Campus, qui s'était installé comme d'habitude près du Stade de France à Saint Denis. Un événement réellement incontournable dans le petit mode du référencement naturel (SEO) et qui réunit à chaque édition près d'un millier de passionnés venus échanger et discuter "IRL" des dernières nouveautés du domaine.
Merci donc aux organisateurs (quel boulot !), à l'association SEO Camp, aux sponsors et à toutes les personnes présentes, ainsi que celles que j'ai pu rencontrer à cette occasion. Quel plaisir !
Le jeudi, les organisateurs m'avaient demandé d'animer une table ronde sur le "zoo Google" avec comme intervenants Olivier de Segonzac, Yann Sauvageon, Laurent Bourrelly et Paul Sanches. Difficile de comparer toutes ces bestioles qui n'ont finalement pas grand chose à voir les unes avec les autres. Aussi, la discussion a plutôt porté sur la communication de Google autour de ces différents filtres et changements d'algorithmes. Globalement, on peut dire que la conclusion de cette table ronde était que la communication du moteur de recherche était utile, même si elle était souvent empreinte d'amateurisme. Je répète, pour ma part, ma conclusion suite à une question de Laurent : "On peut faire du white hat de façon très professionnelle, du black hat aussi, mais pour moi l'important, c'est d'être pro. Et la communication de Google envers les webmasters, jusqu'à maintenant, n'a pas été professionnelle". Je persiste et signe 🙂 (mais j'en avais déjà parlé la semaine dernière ici même).
D'autant plus que les temps semblent changer à ce niveau. En effet, j'intervenais également à une seconde table ronde, le vendredi, sur le thème "21 avril 2015 : Big bang ou annonce qui va faire pschiittt ?" avec Aurélien Delefosse et Emmanuel Benmussa (voir les slides de la conférence ci-dessous). Le titre fait bien sûr écho au critère de compatibilité mobile qui sera pris en compte à cette date par le moteur de recherche. Lors de cette table ronde, j'ai eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais de la façon dont Google avait abordé ce sujet depuis quelques semaines :
1. Pour la première fois (à ma connaissance), une date claire et nette est fournie pour la mise en place d'un nouveau critère de pertinence.
2. Une documentation très complète est disponible pour les webmasters désirant rendre leur site compatible avec les terminaux mobiles.
3. Une zone spécifique dans les Webamster Tools a été créée pour analyser les points pouvant poser problème sur un site web.
4. Un outil de test assez complet est également disponible.
Bref, un arsenal d'informations et d'outils qui permet à tout webmaster qui a envie de rendre son site compatible mobile de mener à bien ses projets.
Mais comme il était dit que, dans ce bas-monde, rien n'est jamais parfait, on regrettera la sortie d'une représentante de Google au SMX Munich indiquant que ce lancement "aurait plus d'impact que Panda et Penguin". Une remarque juste incompréhensible (pout être poli), et ce pour plusieurs raisons :
- Comment comparer un critère de pertinence comme la compatibilité mobile avec des filtres antispam comme Panda et Penguin ? Cela n'a pas de sens.
- Panda avait touché environ 14% des requêtes anglophones et Penguin 4% des requêtes dans le monde entier. Cela veut-il dire que le nouveau critère sera au-delà de ces chiffres ? Et dans ce cas, sur quelles requêtes ? Anglophones ? Françaises ? Mondiales ?
- La compatibilité mobile ne touchera que les résultats du moteur mobile, qui traite environ la moitié des requêtes formulées sur Google. L'indication sur l'impact potentiel tient-il compte également des recherches Web ?
- Etc.
Encore une fois, Google est tombé dans ses travers de FUD (Fear, Uncertainty and Doubt) et nous ressort la ritournelle habituelle du "si vous n'êtes pas sages, vous serez privés de dessert". Pfff.... Je redis ici ce que j'ai dit lors de la table ronde : nous ne sommes pas des gamins attardés, boutonneux et acnéique n'ayant qu'une envie : pirater Google. La majeure partie des SEO sont des gens sérieux, qui bossent de la manière la plus professionnelle possible pour faire en sorte que les sites de leurs clients soient "Google firendly". La société de Mountain View devrait en être ravie au lieu de nous infantiliser ainsi...
Bon, bref, ce n'est pas très grave. Disons qu'il s'agit là d'un petit dérapage et d'une maladresse certainement involontaire et nous ne retiendrons de tout cela que l'aspect positif, à savoir le fait que la communication de Google envers les webmasters a plutôt tendance à s'améliorer et à s'éloigner de la bouteille à l'encre dans laquelle elle s'était enlisée ces dernières années. Un phénomène que nous observerons certainement tous avec plaisir dans les semaines qui viennent. Et pas que le 21 avril prochain ! 🙂
Source de l'image : DR |
Il faut être courageux pour dénoncer cet abus. La plupart des journalistes n’ont pas ce courage car la société en question les abreuve de communiqués et certains sont même largement financé par la société en question.
A un moment donné on est écoeuré de voir les dérives et on constate qu’il y a des valeurs à défendre, merci à Olivier de nous le rappeler.
A la décharge de la société en question, ca doit pas être évident d’être aussi populaire et d’être assaillis de demandes, et d’emails de personnes. En même temps si la société en question essayait d’expliquer aux gens que leur produit n’est pas synonyme de Internet ca serait bien. Car Internet c’est bien plus que ce que la société en question essaie de nous montrer.
Google impose ses choix, cela fait qd meme un moment qu’il dit qu’il veut que le web s’oriente mobile (en faisant comprendre que le Responsive est son favori).
Ce qui est chiant c’est la date butoir, on n’aime pas ça mais bon, autant les bestioles étaient plus ou moins imprévisibles, autant là, c’est transparent. On ne va pas s’en plaindre.
Pour moi, il en va de la crédibilité de GG après son coup foireux (à ce jour) du https. Donc, perso, j’y crois et pourtant, sur mes sites perso, suis clean, sur mon site pro, on est mal chaussés aussi 😉 et 🙁
@ Simon Alixant : c’est-à-dire ? Un petit résumé rapide ? Merci !
Des réponses ont été apporté à certaines questions soulevées par Olivier dans la Q&A session du 24 mars : https://www.youtube.com/watch?v=v-0Q4s9ThU0
Merci Olivier pour ces retours.
Pour ce qui est de la « mobility », la question que tout le monde se pose reste entière : est-ce une priorité que de refondre son site pour le rendre « Mobile Friendly » ? Webmasters, si vous êtes comme moi, chaque matin, une nouvelle priorité vient chasser celle de la veille, alors …
De mémoire (l’outil de test de GG est out ce matin), il me semble que https://www.abondance.com/ ne passe pas le test ? Sans doutes une histoire de cordonnier mal chaussé ;)))
Perso, ce que je trouve particulièrement sournois de la part de GG, c’est qu’en signalant les sites « compatibles » dans la recherche sur mobile, il transfert sur son utilisateur (chéri !) le nettoyage de sa SERP. Rapidement, l’utilisateur va comprendre à l’usage qu’en cliquant sur un site signalé, son expérience n’en sera que meilleure et délaissera naturellement les sites non signalés comme tel.
Merci GG. Le voilà ton nouvel algo : l’utilisateur !
Google est arrivé à se positionner en grand dominateur. Aujourd’hui, il règne en véritable dictateur.
Il change constamment les règles de ses algorithmes de calculs, vous interdisant aujourd’hui d’appliquer ce qu’il vous conseillait de faire il y a encore un an ou deux, si bien qu’aujourd’hui, si vous désirez continuer à exister sur le web, vous ne devez plus vous soucier de ce que vous avez à vendre, ni de la qualité du service que vous avez à fournir à vos clients, mais uniquement de ce que le code de vos pages plaise à MOSSIEUR GOOGLE, pour garder une chance d’être visible pour vos futurs clients.
Les écrans n’ont cessé de s’agrandir au fil du temps depuis le début du net, on nous a incité à créer des sites de plus en plus confortables en améliorant la mise en page sur de larges écrans de façon à bien mettre en valeur nos produits de par leur présentation, et voilà qu’aujourd’hui, on nous OBLIGE à créer des sites pour être lus sur des écrans de plus en plus minuscules, remettant ainsi tout notre travail en question.
Comment faire lorsqu’on possède un site de plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines de pages et que l’on a pas les moyens de se payer les services d’une société de webdesign à plein temps? Parce-qu’obligés de constater qu’il faudrait utiliser leurs services à plein temps. On ne cesse de modifier les codes et mises en pages en fonction des désidératas de Mossieur Google, et que pas plutôt achevée une nouvelle version, on nous avise que l’on va bientôt passer de nouveau à la trappe.
Je me demande si je ne vais pas créer tout de suite une version de mes sites pour être visualisés sur un trou du Q, j’aurai peut-être une longueur d’avance, pour une fois.
La question que l’on pourrait être amenés à se poser aujourd’hui, c’est : A quand un meilleurs positionnement pour les sites dont leurs propriétaires se seront pendus ?
Le jour où les internautes utiliseront d’autres moteurs de recherches pour découvrir la face cachée de la toile, Google imposera peut-être un peu moins sa volonté au Monde, et les chose évolueront peut-être plus naturellement.