Suite au vote d'une loi obligeant le moteur de recherche à payer les sites de presse dont il reprend le contenu dans son agrégateur d'actualité, Google a décidé de fermer son site la semaine prochaine. Mais la situation devrait évoluer dans les semaines qui viennent...
Début novembre, on apprenait que l'Espagne avait décidé de voter une loi "anti-Google", obligeant le moteur de recherche à payer des royalties aux sites de presse dont il reprendrait des contenus.
Apprenant cela, la société de Mountain View a tout bonnement décidé d'arrêter son service d'actualités dans la péninsule ibérique à partir du 16 décembre prochain. Richard Gingras, responsable de l'outil au sein de la firme de Mountain View, indique à cette occasion que "Google News ne générant pas directement d'argent (aucune publicité n'étant affichée sur le site), cette nouvelle approche n’est tout simplement pas viable". Google ajoute, de façon assez sournoise, que "malgré ces changements, nous continuerons à travailler avec les éditeurs espagnols afin de les aider à accroître leur lectorat et leurs revenus en ligne". Car il est évident que, sans la manne de trafic amenée par Google, les sites de presse espagnols auront bien du mal à vivre dans les mois qui viennent.
Alors, qui seront les gagnants et les perdants dans cette affaire ? Google pourrait souffrir d'un léger déficit d'image en donnant l'impression de se coucher devant cette nouvelle loi. Il devrait s'en remettre rapidement... Mais les grands perdants risquent surtout d'être les médias ibériques qui perdront le trafic issu directement de Google News d'une part, mais surtout des encarts d'actualités insérés en "recherche universelle" dans les résultats du moteur web.
Ceci dit, l'histoire est loin d'être terminée ! Quelque chose nous dit en effet que la situation ne devrait pas rester figée en l'état dans les semaines qui viennent en Espagne, car le combat et le rapport de force est trop déséquilibré. En tout cas, Google a clairement mis la pression sur le camp d'en face... Et il a également montré à d'autres pays ayant ce type de vélléités ce qui se passera s'ils passent à l'acte...
Source de l'image : DR |
L’étape suivante est évidente : les sites des principaux médias informatifs d’Espagne vont voir leurs positions reculer grandement sur Google, leur faire perdre beaucoup de visite, et surtout de l’argent sur leurs revenus publicitaires. On ne joue avec Google 😉
Pas sur, je pense surtout que GG énerve, Firefox en mettant Yahoo par défaut aux US a lancé un pavé dans la marre que Firefox europe devrait reprendre, on parle de plus en plus de Safari qui suivrait…
Pour le moment, ils sont en position dominante, après, ils peuvent perdre des PdM sauf que les concurrents (Bing, Yahoo) ne sont pas à leur hauteur et c’est ca le frein !
GG ne va pas pénaliser les médias, s’il n’y a plus de GG news, qui veux-tu mettre à la place ? Je pense surtout que cela peut faire boule de neige car GG ne peut pas sanctionner qd c’est une Loi.
On parie que l’Allemagne regarde attentivement cela avec la France, Italie…
A suivre
Très intéressante affaire.
Je ne pense pas que Google se couche devant l’Espagne, c’est plus une image très arrogante que Google donne avec ce geste. Mais quelque part, pourrait-il en être autrement ? La presse est un secteur qui perd de l’oseille en MASSE depuis des années et des années. Au nom de quoi est-ce que Google devrait donner de l’argent aux éditeurs de presse ?
Le débat sur le droit voisin et la presse est politique et idéologique, mais complètement débile dans les faits, car l’argument qui consiste à dire que « Google détourne de la valeur » est tout simplement bidon. Google News est un agrégateur gratuit, sans publicités, qui affiche des extraits et renvoie l’internaute vers les sites sources.
Le vrai débat, c’est comment transformer les sociétés de presse en compagnies rentables, problème qui se pose depuis 30 ans sans solution et à coup de subventions publiques sur nos impôts.
Et si on va même jusque chercher un responsable de l’état du marché de la presse aujourd’hui, ce n’est pas du côté de Google qu’il faut chercher, mais plutôt du côté des sites de presse eux même qui se sont rués ventre à terre vers la coolitude du web à la fin des années 90′ en mettant tout leurs contenus en accès gratuit sur le web.
C’est cette mise à disposition gratuite engagée il y à 15 ans qui a créé la culture du tout gratuit qui les fait sombrer aujourd’hui.
Cette affaire de Google News en Espagne devrait donc en effet faire un peu réfléchir, et ça permet aussi à Google de faire un précédent sur un marché qui n’est pas très important pour eux (vs. la France, l’Allemagne ou le UK).